Chrétiens persécutés – Juillet / Août 2015

Un pays 19 fois plus grand que la Suisse, avec 190 millions d’habitants et 96,4% de musulmans très majoritairement sunnites. L’Eglise est en pleine croissance, miraculeusement, puisque la persécution elle aussi est de plus en plus féroce : La présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, ainsi qu’un autre membre de cette commission ont publié un rapport en mars 2015 après leur séjour au Pakistan : « la loi sur le blasphème au Pakistan, en vigueur depuis 1986, est contraire aux droits de l’homme de manière extrême. Nous avons connaissance de 40 personnes qui sont condamnées à mort ou à la réclusion à perpétuité pour blasphème […] La loi attise la violence envers les minorités religieuses telles que les chrétiens, les hindous et les ahmadis. »

« Les accusations de blasphème sont souvent motivées par une volonté de vengeance des accusateurs musulmans et le désir de régler des querelles personnelles mesquines. La loi est extrêmement dangereuse car il n’y a pas de clause pour condamner ceux qui abusent de la loi, par de faux témoignages par exemple. La loi stipule que toute personne ayant parlé contre le prophète de l’islam ou contre le Coran, que ce soit en paroles, par des gestes ou par écrit, sera punie de mort. Le pardon n’est pas une option. » (AEM)

En 2009, Asia Bibi, mère de 5 enfants fut accusée de blasphème par les musulmans avec qui elle travaillait, et pour qui elle avait puisé de l’eau, après qu’ils aient refusé de boire dans le récipient impur car porté par « des mains chrétiennes ». Ils l’ont battue, elle, son mari et ses enfants. La peine de mort a été confirmée en octobre 2014, et Asia Bibi attend dans le couloir de la mort, espérant une libération. L’ancien gouverneur de la Province du Panjab a enquêté sur l’affaire et a officiellement déclaré qu’Asia Bibi était non coupable. Mais les juges ont peur des représailles (Mort ou enlèvement de leurs enfants). Beaucoup de chrétiens ont déjà été tués à cause d’une simple accusation de blasphème. Récemment un jeune couple a été jeté et brûlé dans un four à briques pour blasphème présumé.

Pourtant, la persécution quotidienne est encore pire pour les chrétiens que l’abus de cette loi : sur leur lieu de travail, enlèvements, mariages forcés, attaques. On dénombre chaque année des centaines de filles et de femmes enlevées, forcées de se convertir à l’islam et mariées de force à leurs ravisseurs. Aucun secours pour nos frères et soeurs mis à part les réseaux chrétiens autochtones… (Informations recueillies par l’AEM)

Dans sa jeunesse, Taysir Abu Saada a tué des juifs. Il est né en 1951 dans la bande de Gaza, puis ses parents se sont installés en Arabie saoudite, et ensuite au Qatar. A 17 ans il a rejoint les combattants du Fatah, faction la plus forte au sein de l’OLP, et il en est devenu un membre fanatique. Il avait accumulé une rage énorme contre les juifs. Ses collègues le décrivaient comme « le boucher ». Il fut personnellement choisi par Yasser Arafat pour être formé comme un tireur d’élite. « Beaucoup de sang a coulé » dit-il. Sa devise était : « Seul un juif mort est un bon juif ! »

En 1974, il émigre en Amérique dans le but de se former pour mieux pouvoir lutter contre Israël. Il se marie avec une ressortissante américaine, ce qui lui donne le droit d’y rester. Il étudie l’économie et le commerce international tout en travaillant dans un restaurant, où il rencontre Charlie Sharp, qui l’amènera à Jésus-Christ 19 ans plus tard.

Devenu chrétien, sa vie est complètement transformée, sa haine féroce se transforme soudain en amour des juifs et des chrétiens ! L’étude de la Bible l’amène à changer son attitude envers Israël : « J’ai compris que Dieu avait donné la terre aux juifs et que les étrangers devaient recevoir une part égale du pays, selon Ezéchiel 47… Dieu est un Dieu Juste. » Il croit fermement qu’il est sauvé uniquement par la grâce du pardon de Jésus-Christ.

Depuis 2003 Tass Saada est de retour dans son pays natal, il vit à Jéricho. Il est partenaire local de l’AEM et oeuvre à la réconciliation entre juifs et chrétiens au Moyen-Orient. Au lieu de former des jeunes pour en faire des soldats, il dirige avec sa famille des projets de développement de l’AEM : une école maternelle à Jéricho et un jardin d’enfants de la réconciliation pour les enfants juifs et palestiniens à Jérusalem, des cours d’anglais et d’informatique pour les jeunes, ainsi que d’autres projets générateurs de revenus pour les adultes.

Tass a confirmé qu’il avait eu à plusieurs reprises à craindre pour sa vie, de la part du Hamas et de sa famille. Mais il a pu entendre son père lui dire : « Je crois que Dieu t’a appelé de manière spéciale ».

Il a écrit son témoignage dans un livre : « Je combattais avec le Fatah »

(Recueilli dans le journal de l’AEM 08/2015)

Le 15 mai 2015 dans le canton de Berne en Suisse, Sultan a donné son témoignage, expliquant ce qu’était un djihadiste : « C’est quelqu’un qui essaie de plaire à Dieu avec tout ce qu’il a. Dans l’islam, un djihadiste essaie de faire ce qui est écrit dans le Coran, c’est à dire se battre et mourir pour Dieu afin de s’assurer une place au paradis. »

A 16 ans, grâce à ses collègues, Sultan est entré en contact avec un cheik. Il a suivi des cours sur l’islam et a été radicalisé. Il n’y a qu’un seul chemin pour aller au paradis, celui de se battre pour Dieu et de mourir pour Lui. Allah pardonne tous les péchés et récompense avec 72 vierges. La décision de Sultan était prise : « je veux aller au paradis, je veux être djihadiste ». Il a reçu des enseignements et appris par coeur certaines parties du Coran.

Un jour, le cheik lui a proposé de rejoindre un groupe islamiste. Sultan a accepté : « La seule chose que je voulais, c’était plaire à Dieu; je ne voulais pas aller en enfer. Je n’avais pas d’autre option que d’abandonner mes études, de quitter ma famille, et de partir lutter avec le djihad ». Sultan s’est rendu en Irak pour mourir pour Dieu. Beaucoup de ses camarades y ont d’ailleurs perdu la vie. « Mais je me suis trouvé incapable de tuer quelqu’un d’autre, même si le Coran enseigne que quiconque tue un infidèle, ce dernier ira en enfer et le musulman au paradis grâce à son acte. »

Après quelques semaines, Sultan est rentré dans son pays natal. Un nouveau départ lui a été refusé par le service de sécurité des autorités. Les islamistes l’ont en effet considéré comme personne à risque et l’ont rejeté. Sultan s’est marié et avec son épouse ils ont eu deux enfants. Un jour il a discuté avec une chrétienne au sujet du Coran et de la Bible. Les versets de la Bible qu’elle a cités l’ont bouleversé : « Priez pour vos ennemis, aimes-les, acceptez-les ! »

Ces mots n’ont plus quitté Sultan. « Un jour j’ai su que Jésus était le Fils de Dieu et qu’Il était la Vérité. Dans ma chambre à coucher, à même le sol, j’ai donné ma vie à Jésus et je Lui ai demandé pardon et l’ai prié de me changer. L’Esprit de Dieu était là. Je pleurais, je riais. Et je savais que si la mort me frappait ce jour-là, j’irais au ciel. »

Le père de Sultan eut vent de la décision de son fils et a saccagé sa maison. « J’ai dû fuir et quitter le pays. Puis mon beau-père a enlevé ma femme et nos deux enfants. Il a menacé sa propre fille de mort et l’a encouragée à divorcer. Quand elle a refusé, il l’a tuée. Mon beau-père a tué ma femme ! J’ai pleuré et me suis senti coupable », soupire Sultan. Son père lui a rétorqué que s’il était un homme, il devait témoigner qu’il était musulman. Et son beau-père devrait être condamné à mort. Il se devait de rester fidèle à sa femme et à ses enfants. « Mais je ne voulais pas être un homme, je voulai sêtre un chrétien », a déclaré Sultan.

Autrefois, Sultan aurait tué son beau-père à cause de ce meurtre. Mais maintenant il prie pour lui afin qu’il rencontre Jésus et trouve le pardon. Et il prie pour sa famille. Il est désormais en fuite et a dû quitter son pays. Le père de Sultan est finalement venu à la foi en Jésus-Christ. En 2012, il l’a personnellement baptisé. « Des gens disent que j’ai payé un prix élevé pour avoir pris la décision de suivre Jésus. Je vous le dis : non, c’est Lui qui a payé un prix élevé. »

(Source : AEM)

L’AEM a rencontré une famille chrétienne en fuite qui vit entassée dans un seule pièce. La région dans laquelle ils vivaient a été détruite, leur maison également, c’est un endroit très dangereux, d’où tout le monde s’est enfui. Le fils de 32 ans a été emprisonné pour raison politique, il vit aujourd’hui avec eux et essaye de travailler, ainsi que ses deux soeurs. Il a été faussement accusé d’être membre d’un parti kurde interdit, et a été heureusement gracié après quelques années de prison. Mais il est apatride, ses enfants ne peuvent pas aller à l’école; il se peut qu’il soit de nouveau arrêté et ne peut pas demander de passeport.

En Iran un homme attend dans le couloir de la mort, il peut être pendu à tout moment, condamné pour trafic de drogue (Boire un verre de vin ou de bière est passible de 80 coups de fouet en Iran). Il a reçu les coups de fouet. En Iran, la torture est monnaie courante. Mais en prison, cet homme a trouvé la foi en Jésus-Christ et il dit qu’il n’a jamais été aussi libre que maintenant. Son compagnon de cellule est aussi venu à Jésus. Prions que Dieu soit avec eux et les console, et qu’ils puissent faire face à ce qui les attend.

(Source : AEM)