Martinus Bjerre : foi et expériences bibliques

Martinus Bjerre : foi et expériences bibliques
Au siècle dernier, récit de la conversion et des merveilleuses expériences de foi du pasteur danois Martinus Bjerre.

 
 

« L’Eternel est vivant, et étonnamment proche des hommes. Le Dieu de l’infiniment grand est aussi Celui de l’infiniment petit ». C’est ce que nous pouvons lire dans la préface du livre qu’a écrit Martinus Bjerre, « Votre Père sait… », dont nous rapporterons ici le récit de sa conversion et de quelques expériences merveilleuses. Jusqu’à sa mort survenue en 1969, le ministère de ce pasteur a laissé, au Danemark et ailleurs en Europe, le témoignage d’une vie d’obéissance et de confiance totale dans les promesses du Dieu de la Bible.

 
 
 

bigquote Oui, Dieu tient toujours ses promesses, dans la mesure où nous acceptons ses conditions. J’en ai fait maintes fois l’expérience.

 

Dès mon enfance, le Seigneur m’appela plusieurs fois, mais je ne comprenais pas au juste de quoi il s’agissait. A l’époque, j’étais trop timide pour oser parler à d’autres des questions spirituelles que je me posais… Mes parents vivaient alors sans Dieu, je n’avais donc aucune aide à attendre d’eux, et je ne connaissais aucune communauté religieuse… Souvent, en gardant le bétail, je restais étendu dans les champs à suivre des yeux les nuages. Mes pensées alors montaient vers le « Bon Dieu », ce Dieu vague et lointain, le seul que beaucoup de gens sachent invoquer à l’heure de la difficulté. je ne connaissais que le « Notre Père », mais dans la détresse je le priais plusieurs fois de suite, et mon âme angoissée y trouvait l’apaisement.

Mon père était cultivateur et possédait deux fermes, l’une que nous habitions, et l’autre, distante de vingt cinq kilomètres. L’ouvrage ne manquait pas; et quand nous partions travailler dans l’autre domaine, nous faisions la route de nuit, pour ne pas perdre les heures précieuses du jour. Dès l’âge de huit ou neuf ans, il me fallut aussi faire ces trajets. On me confiait un attelage à conduire d’une ferme à l’autre, et souvent, je m’endormais sur mon char… En hiver, il nous arrivait parfois d’être surpris par une tempête si violente que nous restions pris dans la neige. Nous devions abandonner les voitures avec leur charge et forcer le chemin du retour à dos de cheval.

Une fois, il nous arriva de nous égarer, car je m’étais endormi sur mon cheval, et le valet qui m’accompagnait, engagé chez nous depuis peu, ne connaissait pas la route. Et puis, à cause de la bourrasque, il faisait noir à ne pas voir sa main devant soi. Le domestique dut me secouer pour me réveiller. J’étais tout transi, raide et comme cloué sur mon cheval. Dans ma détresse, je me mis à prier le Notre Père, et une voix intérieure me dit alors : « Laisse les chevaux aller où ils veulent ! » C’est ce que nous fîmes; ils trouvèrent eux-mêmes le chemin de la maison, mais il était sept heures du matin quand nous arrivâmes. De la suite de l’aventure, je me souviens seulement qu’on me descendit de mon cheval et que je repris connaissance bien au chaud dans mon lit. Je dus rester alité quelques jours après les fatigues de ce jour-là.

 
 

Dans mon enfance encore, plusieurs accidents faillirent me coûter la vie… Mais Dieu avait un plan pour moi et me sauva de tout danger.

En plus de l’exploitation des deux fermes, mon père faisait encore le commerce du bétail. Tout jeune déjà, j’étais chargé de l’accompagner. A l’âge de dix ans, je dus pour la première fois ramener à la ferme des vaches que mon père avait achetées. Je me trouvais à vingt cinq kilomètres de la maison, et la route m’était totalement inconnue. Quand il fallut partir, je pleurai toutes les larmes de mes yeux. Mon père m’accompagna jusqu’à la sortie de la ville et m’indiqua le chemin de la maison. Il était d’habitude très gentil avec moi, mais ce soir-là, il n’était plus tout à fait de sang-froid, après avoir conclu tant de marchés. Sept heures sonnaient, la nuit tombait. Je priai le Notre Père pour me redonner du courage, et me mis en route. Mais l’obscurité était presque complète, et de plus il pleuvait, si bien que je m’égarai. Je continuai à trotter jusqu’au moment où je vis de la lumière dans une ferme; on y veillait encore. J’avais faim, j’étais las, et j’entrai pour demander ma route, dans l’espoir secret qu’on me donnerait aussi à manger. C’est ce qui arriva… A trois heures du matin, j’étais de retour, avec mes vaches saines et sauves.

Dès lors, il me fallut aller à toutes les foires, été comme hiver, toujours de nuit, souvent par la pluie ou par la neige. Il m’arrivait toutes sortes d’ennuis dans ces voyages; deux fois, la foudre tomba non loin de moi, faisant fuir de tous côtés les bêtes affolées. Je devais souvent parcourir cinquante kilomètres en l’espace de vingt quatre heures, après avoir stationné toute la journée sur le champ de foire. La fatigue et le froid, passe encore; mais de voir mon père, pris de vin, se quereller avec ses comparses, voilà qui tourmentait plus que tout mon cœur d’enfant. La nuit venue, je ramenais les bêtes à la maison en pleurant; et souvent, en passant près d’une demeure ou d’une ferme, j’avais une pensée d’envie pour mes semblables, bien au chaud dans leur lit, tandis que moi je trottais dans l’obscurité, sans oser m’asseoir une seule fois au bord du fossé de peur de m’endormir.

Une nuit, j’avais une bonne vingtaine de kilomètres à parcourir avec du bétail, et il fallait que je revienne le lendemain avec d’autres bêtes. C’était par un temps de chien, il faisait noir comme dans un four. Une fois de plus, je priai le Notre Père, et ajoutai dans ma naïveté enfantine : « Cher Bon Dieu, peu importe que je doive continuer ainsi tant que je suis jeune, pourvu que tu prennes soin de moi quand je serai vieux, et qu’à ma mort, je puisse venir avec toi. » Je reçus la certitude que Dieu avait entendu ma prière, ce qui me donna la force de reprendre ma route.

 

 

Il y avait une chose qui me tourmentait...

Des camarades m’avaient raconté que j’étais un enfant adopté. Un jour, je confiai à ma mère: « On m’a dit que vous n’étiez pas mes vrais parents. » Elle parut gênée que je l’eusse appris, car il était clair que je ne devais pas le savoir. Elle s’efforça de me tranquilliser en me disant de ne pas écouter ces racontars; mais, comme en dehors du cercle familial ce bruit revenait à plusieurs reprises à mes oreilles, de la bouche d’adultes qui en parlaient à mi-voix, je compris qu’il y avait là du vrai.

Je croyais maintenant remarquer moi-même que je ne ressemblais pas du tout à mes frères et soeurs. Je dois cependant ajouter qu’on ne fit jamais de différence entre nous… Mais la pensée que j’étais un enfant étranger me rongeait toujours davantage. Je m’éloignais de plus en plus souvent pour prier mon « notre Père » à l’écart. Parfois je pleurais en soupirant : « Maman ! Maman ! Vis-tu encore, ou es-tu au ciel auprès de Dieu ?… » Venait-il une dame en visite chez nous, je l’observais avec attention, pour voir si je ne lui ressemblais pas… Ne s’agissait-il pas de moi ? Mais non, et encore non ! Alors, je décidai d’oublier que j’étais un enfant adoptif.

Puis vint le moment où, selon la coutume, je devais être confirmé. De nouveau, je me mis à retourner cette pensée dans mon esprit : « Sûrement que ma vraie mère va venir à la fête, ou du moins envoyer un télégramme… » Mais il ne vint aucun télégramme, et tous les hôtes m’étaient connus de longue date… Personne ne se doutait de ce qui me faisait souffrir.

Quelques temps après, je trouvai dans un tiroir, parmi des étoffes, un télégramme contenant des vœux et ces mots : « De ta marraine Martine. » D’emblée, je pensai que le télégramme devait être de ma mère, et que mon nom venait du sien, puisque je m’appelle Martinus. Je replaçai le télégramme dans le tiroir, puis j’allai vers ma mère adoptive et lui demandai qui m’avait porté au baptême. « C’est ta mère » répondit-elle. Maintenant j’étais au clair. Elle ne soupçonnait pas pourquoi je lui posais la question, et en me donnant cette réponse elle ne mentait pas.

Jeunesse sans Dieu

Je travaillai à la maison jusqu’à dix-neuf ans puis je partis pour gagner mon pain et apprendre à connaître la vie. Je me liai à des camarades qui certes n’étaient pas chrétiens. Je ne mettais pour ainsi dire jamais les pieds à l’église. Quand par hasard je m’y rendais, je ne pouvais retenir mes larmes, et cela, je ne voulais à aucun prix que mes camarades l’apprennent. Pour mon malheur, je commençai peu à peu à suivre les traces de mon père, prenant plaisir aux affaires, à jouer aux cartes, et à lever le coude. Les cartes surtout me passionnaient, et en peu de temps, je me trouvai bien engagé sur la route du péché.

Je me souviens qu’un jour, après être allé acheter du bétail avec un voisin, je terminai la journée à l’auberge dans une orgie. Mon père était là aussi; nous étions tous ivres. Sur le chemin du retour, par une nuit de clair de lune, les chevaux galopaient à fond de train. Le char oscillait d’un bord à l’autre du chemin, et je roulai au fond de la voiture. Tandis que je restais là, hébété, le cocher, ivre lui aussi, me cria : « Ton père est une loque, il ira en enfer, parce qu’il est toujours ivre. » Ces paroles me glacèrent, et je me mis aussitôt à prier le Notre Père, en ajoutant : « Ô Dieu, fais que papa devienne chrétien avant de mourir, pour qu’il n’aille pas en enfer. »

Peu de temps après, je revenais un soir d’une longue tournée, en ramenant quelques pièces de bétail. J’avais la gorge si sèche que je fis halte devant une maison et entrai. Elle était habitée par un chrétien. Après m’avoir offert un verre de lait, il se campa un instant devant moi, me fixa d’un regard pénétrant, et me demanda : « Dis-moi, n’as-tu jamais pensé donner ta vie à Jésus ? » A quoi je répondis insolemment : « Non, je l’ai donnée à ma bonne amie », et je m’éclipsai à toutes jambes. Mais les paroles de l’homme me brûlaient intérieurement.

Deux ans plus tard, pendant mon service militaire, mes parents adoptifs se convertirent à Dieu. J’en fus si impressionné que cet événement me tira pour un temps de la torpeur de mon péché; le Seigneur m’appelait. J’en arrivai même à me mettre à genoux, le soir avant de me coucher, pour dire courageusement ma prière, au milieu de mes camarades soldats; mais je n’avais aucune certitude d’être un enfant de Dieu… Je ne possédais pas la vie en Dieu… Je retombai bientôt dans mon ancienne ornière, et devins plus que jamais l’esclave de mes mauvais penchants. Le péché acquit sur moi une telle emprise que mon cœur s’endurcit. Je luttais contre Dieu.

A mon retour de l’armée, je me raidissais contre mes parents adoptifs chaque fois qu’ils témoignaient devant moi de leur foi en Dieu. Je ne voulais pas entendre parler de religion et suivais mes propres voies.

Sur ces entrefaites, je me mariai. Tout s’annonçait bien, nous avions une bonne petite ferme, et tout semblait devoir nous réussir. Finis les pieux sermons ! Ne pas nous mêler des affaires des autres, rendre à chacun son dû, voilà qui nous donnait droit à la paix, pensions-nous. Plus de questions gênantes.

Résistance à l'appel de Dieu

Cependant, le Seigneur m’appela à nouveau, en réponse aux prières de mes parents. L’intercession fidèle a une grande puissance. Dieu avait pour ma vie un plan bien arrêté, et Il voulait m’y faire entrer. Il a d’ailleurs un plan précis pour chacun, à partir du moment où l’on répond à sa voix. On met parfois du temps à obéir, et cela peut coûter bien des luttes et des souffrances. Comme pour un cheval ou un âne, Dieu doit alors utiliser des brides et un mors pour nous engager sur la bonne voie ! C’est ce qu’il fit pour moi.

Ainsi Dieu porta la main sur mon train de campagne. Les ennuis survenaient en particulier quand un croyant m’avait parlé de Dieu et que je l’avais crûment éconduit. Au début, je ne m’arrêtais pas à la perte d’un veau ou d’un cochon; j’y voyais comme tout le monde un accident, une simple déveine; et pourtant je commençais à perdre mon repos intérieur. Ma conscience s’éveillait, je n’étais plus heureux. Pour chasser de mon esprit ces nuages sombres, je me réfugiais dans la compagnie de voisins et d’amis, avec qui je pouvais jouer aux cartes. C’est ainsi que se passaient les soirées et parfois les nuits. Les jours de foire, je cherchais l’évasion dans les plaisirs du monde, pour oublier ce qui me pesait. Mais après, c’était pire encore; j’étais accablé par un terrible sentiment de vide.

Un jour, un croyant vint m’inviter à une réunion, mais je ne voulais rien savoir. Nous étions rentrés à l’étable pour voir mes vaches, et je racontai incidemment que nous venions de perdre plusieurs veaux et cochons.

« Ne vois-tu pas, me dit-il, que c’est Dieu qui t’appelle, et que si tu ne Lui réponds pas, Il pourrait aussi s’en prendre à tes vaches ? »

Je bondis de colère, l’insultai et lui interdis de revenir troubler notre paix. « Quand on prend soin de son bétail, ce n’est tout de même pas Dieu qui vous le reprend ! » Là-dessus, nous nous quittâmes. Je tremblais à la fois d’indignation et de peur, car les avertissements de cet homme s’étaient plantés droit dans mon cœur, comme une flèche.

Peu de temps après, nous enterrions l’une des vache derrière la ferme. C’était une grande perte, car à l’époque, une bonne bête coûtait bien mille couronnes. Bientôt, une seconde vache subissait le même sort, tandis qu’une troisième devait être vendue à vil prix. Elle partaient ainsi l’une après l’autre. Notre première pensée au lever était que la mort avait peut-être encore visité notre étable au cours de la nuit. L’ange destructeur passait presque chaque jour, mais nous ne voulions pas avoir, comme jadis le peuple de Dieu, « le sang de l’Agneau expiatoire sur les montants de la porte ».

Il nous fallut passer par des jours affreux, à tous points de vue. La bourse se vidait… Pris de panique, ne sachant plus ce que je faisais, j’hypothéquai la ferme jusqu’à la cheminée, sans parler des traites, et des dettes que j’avais contractées à gauche et à droite. Je multipliais les parties de cartes et autres fadaises, et en perdant je m’enlisais toujours davantage dans les dettes. J’étais désespéré, et songeai plusieurs fois au suicide, mais il y avait comme une main invisible qui me retenait. Un jour que le sabotier apportait mes sabots et en exigeait le paiement comptant, je compris que c’en était fait de moi. Puisque je ne pouvais plus acheter une paire de sabots à crédit, c’est que les gens n’avaient plus confiance en moi.Voisins et amis remarquaient bien ma dégringolade, mais aucun ne soupçonnait que c’était déjà aussi grave.

Capitulation et Conversion

Un matin que je rentrais à l’aube, après avoir joué aux cartes toute la nuit, et le jour précédent, je m’arrêtai dans un monceau de neige, devant la maison des voisins. C’étaient des chrétiens que j’avais souvent méprisés pour leur foi. Cette nuit-là, Dieu m’arrêta dans ce tas de neige. Fatigué et à bout, je m’assis sur place, et j’entendis au-dedans de moi la voix de Dieu qui me disait : « Ô toi, pauvre être tourmenté, tu erres sans Dieu, égaré, perdu. Regarde les gens de cette maison, ceux que tu as nargués : ils reposent maintenant avec la paix que tu n’as pas, ils dorment d’un sommeil tranquille, tandis que tu vagabondes sans trouver le repos; tu portes sur ta vie l’infortune et la malédiction. »

Alors, sachant que nul ne me voyait, j’ôtai mon chapeau et joignis les mains; puis d’une voix étouffée par les larmes, je priai le Notre Père, et poursuivis en soupirant : « Seigneur, secours-moi ! Je voudrais tant devenir meilleur, mais je ne peux pas. » Alors la voix de Dieu reprit : « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre vingt dix neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » (Luc 15-7)

Un jour, j’entrai à la grange pour retrouver le calme dans mes pensées, et ces paroles me revinrent : « Il y aura de la joie dans le ciel pour un pécheur qui se repent… » Je réalisai clairement qu’une nuée d’anges était prête à jouer de la harpe et à louer le Seigneur dès que je Lui aurais dit Oui. A cet instant « le Saint-Esprit me convainquit de péché, de justice et de jugement » (Jean 16:8) Je vis que j’étais le plus misérable des hommes. Et comme je pensais à ma débâcle financière, cette parole de Dieu me revint à l’esprit : « Cherchez premièrement le royaume et ce qui est juste aux yeux de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matt. 6:33)

Sorti de ma léthargie, j’eus la certitude que Dieu exaucerait ma prière pour autant que je fasse le pas décisif, que je Lui dise oui. Je compris que ce oui allait transformer ma vie. Je devais couper avec mes anciens amis et marcher malgré l’opposition de ma femme; en effet, à ce moment-là, elle n’avait pas le désir d’appartenir à Dieu, et jugeait qu’en matière de religion il ne fallait pas exagérer. Elle était dure et inabordable, quand les chrétiens nous rendaient visite, et particulièrement quand mon père venait. Il brûlait de zèle et rendait témoignage à Dieu devant tout le monde. Je n’avais pas le courage de lui avouer où j’en étais. En visite chez nous, il se rendait volontiers au fenil avant de se coucher, et priait pour nous. J’étais saisi par sa prière, il parlait si fort que nous pouvions l’entendre jusqu’à la cuisine. Ce sérieux nous impressionnait profondément.

La situation devint bientôt absolument intenable, et une nuit je dis à ma femme : « Je n’y tiens plus, il faut que je me convertisse ! » Elle estimait que cela pouvait attendre jusqu’au lever du jour. Mais j’avais hâte que quelqu’un prie pour mon salut; je trouvais en effet que ma prière seule ne pouvait suffire; jamais Dieu ne voudrait écouter un pécheur aussi endurci que moi sans qu’un de ses enfants n’intercède. Aussi, avant même qu’il fit jour, je courus chez le voisin que j’avais si longtemps méprisé. Quand j’arrivai, il était en train de fourrager ses bêtes; je me précipitai à l’étable, m’élançai vers lui les bras tendus et lui dis en pleurant : « Cette fois, je n’en peux plus, prie pour moi ! »

Instantanément je reçus la paix de Dieu dans mon cœur. Le Seigneur avait accepté mon oui, le pacte était conclu, l’esprit de crainte avait disparu. A sa place, l’Esprit qui dit à Dieu « Père ! » (Galates 4:6) était entré et avait fait sa demeure en moi.

La joie du salut

Au début, ma femme ne me comprit pas; mais le Seigneur l’appela elle aussi, et avant la fin de l’année, elle était sauvée. C’est alors seulement que notre foyer connut le bonheur. Il fut rempli d’une joie et d’une bénédiction que ce monde ne peut donner, malgré tout son éclat et tout son prestige.« Le monde n’a aucun bonheur qui puisse remplir le cœur » dit un vieux cantique danois, et c’est une grande vérité. Tandis qu’être passé des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, la vie éternelle, dans la présence de Dieu, quelle joie, pensez donc !

Mes parents adoptifs habitaient un village distant de cinquante kilomètres. Il me tardait maintenant de leur raconter ce qui m’était arrivé, et je leur téléphonai. A l’appareil, mon père s’informa si nous allions bien, et s’il y avait quelque chose de spécial. Je lui répondis que j’avais déménagé. « Hein ! que dis-tu ? Explique-toi, tu as vendu le domaine ? »… Il voulut savoir où, et fut plus surpris encore quand je précisai que j’étais parti pour un autre pays. Père ne voyait toujours pas ce que je voulais dire. Mais quand je lui expliquai que j’avais déménagé dans le pays « où coulent le lait et le miel », il éclata en pleurs de joie et forma les vœux les plus chaleureux.

Père ne tarda pas à venir nous voir, et ce fut une rencontre émouvante. Je me hâtai de rassembler les voisins croyants, et notre foyer fut transformé en une maison de prière, dont Christ occupait la place d’honneur. On sortit la vieille Bible poussiéreuse que mes parents m’avaient donnée à leur conversion. Je ne l’avais jamais ouverte, mais je n’aurais quand-même pas voulu la brûler, alors je l’avais reléguée assez loin pour qu’elle ne me tombe pas sous les yeux tous les jours, de peur qu’elle ne vînt troubler le repos de ma conscience…

Sur la recommandation de mon père, je me mis à lire chaque jour un passage biblique, et à prier avant les repas. L’Esprit de Dieu commençait à éclairer pour moi les Écritures. Tout ce que j’y lisais, je le croyais simplement. Bien des fois dans la journée, je me mettais à genoux, dans l’étable, dans la grange, au grenier, ou dans les champs, sous le grand ciel de Dieu… Là je priais, mon âme recevait ainsi sa nourriture, et Dieu labourait profondément mon cœur.

Promesses de bénédiction matérielle

Je comptais maintenant que le Seigneur me sortirait de mes difficultés financières : du moment que j’avais cherché d’abord son Royaume et sa Justice, Il allait me donner l’aide matérielle par-dessus. C’est écrit dans la Bible, et Dieu dit vrai. Il ne fallait pas moins d’un miracle, mais Dieu n’est-Il pas aussi le Dieu des miracles, capable d’accomplir ce qui nous est impossible ? L’Ecriture déclare : « Sans la foi, il est impossible de Lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11:6), et ailleurs : « Mon juste vivra par la foi… » (Héb. 10:38)

Comment Dieu allait réaliser Son miracle, cela dépassait mon entendement. L’agriculture traversait une mauvaise passe, les prix tombaient, les recette étaient bien maigres; il allait falloir régler traites et factures, les échéances approchaient. A mon avis, le mieux était qu’un acquéreur se présente pour mon domaine, et même alors, le prix de la vente n’aurait pas suffi à couvrir toutes les dettes. Le secours devait venir promptement, mais qui Dieu allait-Il envoyer pour me prêter main-forte ?

Le plus grand miracle, Dieu l’avait accompli; mais je n’y prenais pas garde, comme c’est souvent le cas… J’étais devenu un homme tout nouveau, j’étais en ordre avec Dieu et, pour avoir tout abandonné entre ses mains, j’avais cessé d’être propriétaire. Mon rôle maintenant se bornait à celui d’un économe fidèle qui, chaque jour, se présente devant son Maître en disant : « Parle, Seigneur ! Ton Serviteur écoute ! » (1 Samuel 3:10) Le prophète dit aussi : « Il éveille, chaque matin, Il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent les disciples » (Esaïe 50:4)

La Bible danoise dit : « Comme écoutent des apprentis » Je commençais à comprendre que c’était l’attitude que Dieu voulait de moi et qu’alors, je le connaîtrais non seulement comme le Dieu des grand miracles, mais aussi comme mon Conseiller dans la vie quotidienne. Paul écrit : « Comprends ce que je dis, car le seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2:7), et il est dit ailleurs : « Je t’instruirai, Je te montrerai la voie que tu dois suivre, Je serai ton conseiller, J’aurai le regard sur toi » (Ps. 32:8) L’Ecriture nous montre que Dieu multiplie les petits moyens que nous déposons dans sa main.

Je pense au récit de la veuve endettée et insolvable, qui craignait que les créanciers ne viennent prendre ses deux fils comme esclaves. Elle n’avait qu’un pot d’huile dans la maison, mais comme elle agissait sur la parole du prophète, le Seigneur bénit l’huile.; elle en eut tellement qu’elle put en vendre et payer sa dette (2 Rois 4:1-7). Quand à cette autre veuve de Sarepta (1 Rois 17:8-16), Dieu la bénit magnifiquement quand elle suivit à la lettre les instructions du prophète : la farine ne s’épuisa pas dans la cruche, ni l’huile dans le pot. Et dans le Nouveau Testament, Jésus changea l’eau en vin aux noces de Cana, à l’instant où les serviteurs suivirent son ordre. La mère de Jésus leur avait dit en effet : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! «  (Jean 2:1-11) Aujourd’hui encore, Dieu peut faire des miracles, si nous Lui obéissons simplement, comme des enfants. Rappelez-vous comment, avec cinq pains et deux poissons, notre Sauveur rassasia la foule au désert, et pensez à tout ce qui resta encore après la distribution ! (Luc 9:12-17)

Eh bien ! Le Seigneur bénit mes pauvres ressources de la même manière, et je vécus miracle sur miracle. Il m’est impossible de les mentionner tous mais, pour rendre honneur et gloire au Nom de Jésus, je raconterai quelques faits qui montrent comment Dieu me tira de mes dettes, par des moyens tantôt naturels, tantôt miraculeux…

Délivré du tabac

J’étais un fumeur invétéré, et chaque semaine un quantité d’argent partait en fumées; j’en étais aussi arrivé à chiquer du tabac. Jamais l’idée ne m’avait effleuré qu’il pût y avoir un mal à cela, mais un jour que je me mettais à prier, j’ôtai la chique de ma bouche; ce n’était pas par distraction : je réalisais clairement que je ne pouvais quand-même pas prier Dieu avec du tabac dans la bouche, chiquer et prier à la fois.

Il me vint alors à l’esprit que pour la prière, on devait être plus saint qu’à l’ordinaire. Ce fut le début d’une lutte. « La chair opposait ses désirs à ceux de l’Esprit. » Mais je ne tardai pas à comprendre que le mieux est d’être à tout instant prêt à s’entretenir avec Dieu, et comme je me sentais souvent incité à prier, il ne restait plus beaucoup d’occasions de fumer et de chiquer. Durant la prière et la lecture de la Bible, je n’avais que faire de ces plaisirs. Je réalisai un jour que je n’avais jamais vu personne fumer dans une église, et j’en conclus qu’il valait mieux couper court à cette habitude, pour vivre comme si l’on était toujours à l’église et dans la présence de Dieu.

Un autre jour je lus ces mots dans Galates 5:24 : « Mais ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises ». Cela me donna à réfléchir car, fumer et chiquer étaient des passions dans ma vie. De plus, je songeai que j’étais endetté, alors que la Parole de Dieu ordonne : « N’ayez de dettes envers personne ! » Il m’apparut clairement qu’on ne pouvait pas, en bonne conscience, gaspiller son argent pour quelque chose d’aussi inutile. J’étais certain qu’il était possible de se conformer à tout ordre donné par la Bible, mais quant à mes dettes, je n’avais pas encore pu découvrir comment je réussirais à les payer. Cela paraissait absolument impossible. De nouveau, Dieu vint à mon secours en me mettant devant cette parole : « La crainte de Dieu et l’épargne sont un grand gain » (1 Tim. 6:6, traduction de la Bible danoise). Sans aucun doute, c’était le chemin que Dieu m’indiquait. Il me fallait prendre ma croix et renoncer à moi-même.

Peu après, quand ma femme, qui allait en ville, me demanda si elle devait rapporter du tabac, je lui répondis par la négative et lui confiai ce que le Seigneur m’avait montré. Il m’avait aussi montré que l’argent du tabac pouvait aussi servir à l’amortissement de ma dette, même si l’économie était minime pour l’instant; tant il est vrai que les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Le lendemain, le jour où le Seigneur m’avait parlé si sérieusement de cette question, nous devions aller voir ma belle-mère, qui était veuve, et qui tenait une ferme aux environs. Malgré ce que Dieu m’avait dit, j’avais pris une pipe, mais il ne me restait de tabac que pour la fumer une seule fois. Je me disais : « Cette dernière pipe, il s’agit de la savourer ! » Après avoir bu le café, on alluma les pipes. Un de mes beaux-frères me dit : « Si tu ne joues plus aux cartes, je suppose que tu ne fumes plus non plus ? « 

Ces mots me frappèrent comme des coups de fouet. Je répondis qu’en effet, j’allais aussi en finir avec le tabac. Personne de la famille ne voulut me croire. Ma belle-mère me défia : « Dix couronnes pour toi si tu peux cesser de fumer pendant une année ! » Sans prendre le temps de réfléchir, je lui remis ma pipe. Dès ce moment, j’avais fini de fumer et de chiquer.

Dieu tient sa part du contrat

Le lendemain, ma femme m’avoua que le garde-manger était vide, et qu’elle ne voyait vraiment pas de quoi nous allions vivre à partir de ce jour-là. Comme nous ne voulions pas contracter de nouvelle dettes, nous avions pris la décision de ne plus rien acheter à crédit. Or, il ne nous restait pas un centime. Dans notre détresse, nous criâmes à Dieu. Quelques heures après, arrivait ma belle-mère; elle nous apportait un gros quartier de viande et diverses autres provisions, sans se douter que nous n’avions ni subsistance ni argent dans la maison. De plus, elle me remit les dix couronnes promises la veille pour le pari. Tout surpris, je lui fis remarquer que l’année n’était pas encore écoulée, mais elle insista pour me donner les dix couronnes d’emblée, tant elle était sûre de ma ferme volonté de cesser de fumer. Elle avait reconnu que j’avais bifurqué et pris le bon chemin.

La bénédiction de Dieu se manifestait aussi sur le bétail, qui prospérait de plus en plus. Les truies avaient beaucoup de gorets viables; les vaches donnaient du lait en abondance, et l’une d’elles mit au monde deux veaux jumeaux. De toutes sortes de manières, la bénédiction de Dieu se faisait sentir, presque au double.

Mon père venait souvent nous voir. A ces occasions, nous aimions réunir quelques amis croyants. Père nous parlait chaque fois des merveilles nouvelles que Dieu avait faites pour lui, et de tous ceux auprès de qui il avait témoigné du Seigneur. Cela fortifiait notre foi et nous donnait de l’élan pour continuer sur le chemin de Dieu.

Un soir que j’étais en prière, le Seigneur me dit : « Ton père arrive ce soir par le train de dix heures. Attelle et va le chercher à la gare. » C’était un grand trajet jusqu’à la gare, il y avait une affreuse neige fondante ce soir-là, et on avançait difficilement. Le train était arrivé en avance, et un peu avant la gare, je vis venir un homme, qui me cria : « Est-ce toi, Martinus ? – Oui, père ! – Dieu soit loué ! Dans le train, je Lui ai demandé de t’envoyer à la gare à ma rencontre avec l’attelage. »

Père monta sur le char, et ensemble nous louâmes Dieu pour cette merveilleuse communion spirituelle. A la maison, ma femme et les enfants attendaient grand-père, la table était dressée… Notre foi naïve n’avait pas été trompée, et cette visite nous valut de grandes bénédictions.

Dieu préside à la vente d'un cheval

On approchait d’une échéance. Il me manquait trois cents couronnes pour payer des intérêts, et deux cents pour une facture d’engrais chimiques. J’étais dans une grande détresse et suppliais Dieu de m’aider.

Une nuit, alors que nous dormions tous, je fus brusquement réveillé par quelqu’un qui m’appelait par mon nom. Je crus tout d’abord avoir rêvé, et me recouchai. Mais une voix m’appela de nouveau… Il était trois heures du matin, je me levai pour voir s’il y avait vraiment quelqu’un dehors, qui demandait de l’aide pour une situation difficile. Ne trouvant personne, je retournai au lit et me tins à l’écoute, jusqu’au moment où, peu après, j’entendis la voix pour la troisième fois. Je compris alors que c’était le Seigneur qui voulait me parler, et je Lui dis : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »

La voix de Dieu retentit en moi : « Va de bonne heure ce matin chez N.N., le grand cultivateur de la commune voisine, et offre-lui ton cheval brun. Il te l’achètera et tu pourras payer tes intérêts et ta facture. » Qu’est-ce que ma femme allait dire de cela ? Le cheval brun était notre favori, et nous avions résolu de ne pas nous en séparer avant qu’il soit vieux. En revanche, nous aurions pu envisager de vendre notre autre cheval. Mais puisque le Seigneur avait parlé du brun, je compris que nous devions nous séparer de notre bête préférée. Il arrive que Dieu nous soumette à une épreuve pour voir si nous acceptons d’offrir ce qui nous tient le plus à cœur…

Je demandai à ma femme ce qu’elle en pensait. Elle répondit qu’elle aimait beaucoup le cheval brun, mais que si c’était celui-là que le Seigneur avait désigné, mieux valait Lui obéir.

A l’aube, avant de partir pour la commune voisine, j’allai trouver mon voisin croyant, celui qui avait prié pour moi le jour de ma conversion, et je lui racontai ce que le Seigneur m’avait indiqué dans la nuit. « C’est quand-même extraordinaire, s’exclama sa femme de l’intérieur de la maison, nous avons parlé de vous hier; je savais que vous manquiez d’argent et il m’est apparu clairement que vous devriez vendre un de vos chevaux et ne garder que l’autre pour l’hiver; vous n’auriez qu’à emprunter le nôtre quand le travail aux champs serait trop dur pour le vôtre seul ». Je compris alors que le Seigneur prenait soin de nous.

Quand j’arrivai chez mon acheteur éventuel, à trois kilomètres de chez nous, il était en pardessus, prêt à sortir pour aller prendre le train. Je réussis quand-même à lui demander s’il voulait acheter un cheval. Il me répondit par l’affirmative, à condition que le cheval soit brun : il en voulait un semblable à celui qu’il avait déjà. Il promit de venir chez nous le lendemain. Pour l’instant il devait se hâter d’aller prendre son train. Il m’invita à entrer boire une tasse de café avec sa femme.

J’hésitais un peu à entrer, car d’une part je ne connaissais pas sa femme, et d’autre part j’étais gêné de pénétrer en habits de travail dans cette belle maison… Je finis pourtant par entrer, et on me souhaita la bienvenue.Tandis que j’étais assis à boire mon café, je remarquai soudain que la femme du cultivateur, assise près de la fenêtre, était tout en larmes. Mal à l’aise, je décidai de partir au plus vite, car je trouvais que j’étais trop peu de chose pour lui demander ce qui la tourmentait, mais ce fut elle qui vint à moi et me dit : « Il y a longtemps que je voulais vous parler, et maintenant vous voilà. » Je ne comprenais pas car nous ne nous étions jamais vus. « Oui, dit-elle, on m’a parlé de vous, de la manière dont vous viviez autrefois, et de votre nouvelle vie, du changement qui s’est produit chez vous. Ne voulez-vous pas me parler un peu de Jésus ? »… Son coeur fut touché, et le jour-même, elle remettait sa vie au Seigneur !

Le lendemain, mon acquéreur vint acheter le cheval et paya les sept cents couronnes que j’en demandais. Cette magnifique expérience me donna l’occasion de parler du Seigneur à tous mes voisins et à beaucoup d’autres gens à qui j’avais affaire: et là où c’était possible, je priais avec les gens pour leur salut.

Entre temps, le printemps était venu, et les paysans commençaient à travailler aux champs avec leurs chevaux… Il fallait que je m’en procure un à nouveau, mais où prendre l’argent ? Les deux cents couronnes mises de côté pendant l’hiver ne suffisaient pas. Mes voisins étaient très curieux de voir comment je m’en sortirais, après mon témoignage du secours magnifique de Dieu la dernière fois…. Dieu m’aiderait-Il aussi à trouver le cheval dont j’avais besoin maintenant…

Tandis que je priais à ce sujet dans la grange, ma femme m’informa qu’on m’appelait au téléphone : c’était le grand cultivateur à qui j’avais vendu le cheval brun. Il m’expliqua qu’il avait un cheval roux de deux ans à me vendre. ma femme était persuadée que c’était le cheval que nous devions avoir, et observa : « Tu vois maintenant petit père ! Ne t-avais-je pas dit que ce serait un cheval roux, et que Dieu répondrait avant-même que nous ayons crié à Lui ? « 

En route, je fus poussé à descendre de bicyclette pour prier Dieu… Je reçus de Dieu la directive d’offrir cinq cents couronnes pour la bête, pas un centime de plus. Le cheval me convenait parfaitement; mais le paysan en exigeait cinq cent cinquante. Il était résolu à ne pas le céder pour cinq cents. Peu à peu, il baissa jusqu’à cinq cent dix couronnes, mais il ne voulait pas descendre plus bas. De mon côté, je n’osais pas dépasser la somme que le Seigneur avait fixée comme maximum. Je ne tenais pas à désobéir, sachant qu’il en sortirait plus de souffrances que de bénédictions. Je pris donc congé du cultivateur, dans l’espoir qu’il me rappellerait et m’offrirait le cheval pour cinq cents couronnes, mais rien de tel ne se produisit.

De retour à la maison, le cœur un peu serré, je dus raconter à ma femme comment les choses sétaient passées. Très désappointée, elle ne pouvait pas comprendre… Nous résolûmes de remettre l’affaire entre les mains du Seigneur…

Or, deux jours après arriva une lettre de mon père adoptif. Il me demandait de passer chez lui: il avait un cheval roux de deux ans que nous pourrions acheter. D’emblée, je fus convaincu que c’était celui qui nous fallait. J’ignorais que mon père possédait une telle bête. C’était un cheval magnifique, bien plus robuste que celui que j’avais tenté d’acheter; mais je savais qu’il valait deux cents couronnes de plus, et que je n’avais pas les moyens d’en acheter un pareil… Et, comme je m’informais du prix, mon père me répondit : « C’est peut-être étrange, mais il y a quelques jours, Dieu m’a dit : tu donneras ce cheval à Martinus, car il m’en a demandé justement un ces jours. »

Et par ces mots, mon père me fit cadeau du bel animal… Inutile de dire combien j’étais heureux et louais le Seigneur pour sa merveilleuse sollicitude. Je rentrais à la maison avec le cheval, et l’argent en poche !

Cette riche expérience me donnait une nouvelle occasion de témoigner de la grâce de Dieu auprès de mes voisins. Leur scepticisme et leur ironie étaient confondus. L’un d’eux fut même si profondément touché que plus tard, il me demanda de prier pour lui.

Dieu pourvoit merveilleusement

Le toit de notre maison d’habitation, un toit de papier goudronné, était en si piteux état qu’il ne fallait pas songer à le réparer. La pluie passait au travers et détériorait l’appartement. L’acquisition d’un nouveau toit s’avérait indispensable, mais cela représentait une dépense d’au moins quatre cents couronnes; nous demandâmes de l’aide à Dieu.

Un jour, à notre grand étonnement, nous reçûmes la visite d’un oncle, qui n’avait jamais mis les pieds chez nous depuis notre conversion. Nous étions évidemment tout heureux de le revoir. Au moment d’enfourcher sa bicyclette pour rentrer chez lui, il jeta un regard sur le toit et remarqua son état désastreux. « Il te faudra bientôt refaire le toit » dit-il; et j’approuvai. « Quel genre de couverture vas-tu y mettre? »« J’aimerais bien de la tuile, cette fois je ferai la pose moi-même; il ne me manque que les tuiles. »

Mon oncle me répondit alors qu’il m’en donnerait autant qu’il m’en faudrait, si je voulais aller les chercher. Avant peu, j’avais un nouveau toit sur ma maison, sans aucun frais. Dieu soit loué, cette fois encore, Il nous avait accordé Son aide au bon moment !

C’était tout juste une année après ma conversion, au temps des semailles. Au lever, comme j’allais partir au travail, l’Esprit de Dieu me dit : « Cette année, tu sèmeras du seigle sur une surface deux fois plus grande. » J’agis selon l’ordre du Seigneur. Peu de voisins le remarquèrent, et pourtant, quelques-uns me demandèrent pourquoi je semais un si grand coin de seigle. Je ne pouvais pas donner de réponse raisonnable, ne sachant pas moi-même pourquoi. Mais le Seigneur avait Son plan, que je compris plus tard.

Les champs de seigle du voisin semblaient aussi beaux que les nôtres, en apparence il n’y avait aucune différence. Mais un jour, la voix de Dieu me dit : « Moissonne ton seigle maintenant. » Je trouvais que c’était encore un peu tôt, les voisins n’avaient pas commencé non plus; mais je n’osais pas passer outre à l’ordre divin, et je moissonnai. Le seigle était juste assez mûr pour cela. Quelques jours après, j’entendis : « Maintenant, engrange la moisson ! » et, dans l’obéissance à Dieu, nous rentrâmes le grain.

Quelques heures plus tard, comme nous venions de rentrer le dernier char, il se mit à pleuvoir à verse. C’était le début d’une longue période de pluie. Les champs de nos voisins étaient pitoyables. Le grain pourrissait ou germait dans l’épi. Cet automne-là, il fut très difficile de se procurer du seigle; mais nous, ayant écouté le conseil de Dieu et rentré la moisson à temps, nous en avions assez pour en vendre. Le bruit se répandit bientôt que notre seigle était intact, et les gens venaient de toutes les communes voisines pour m’acheter du grain. Nous pûmes tout écouler, et comme le prix était monté, l’argent rentrait à flots. Nous fûmes bientôt en mesure de payer la plupart de nos dettes.

La parole de Jésus est vraie : « Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. » ‘Jean 13:7)

Nouveau secours du Seigneur in extremis

Je me trouvai bientôt devant une nouvelle échéance à régler, et il me manquait trois cents couronnes; j’avais attendu jusqu’à la dernière limite, il ne me restait plus que deux jours pour payer. La première fois, le Seigneur m’avait aidé par la vente du cheval, mais je me demandais comment Il allait s’y prendre cette fois. J’étais en relation d’affaires avec un marchand de blé qui était croyant. J’allai le trouver et lui confiai ma situation… Il était lui-même à court et ne pouvait rien me prêter, sans quoi il l’aurait fait volontiers. Il me dit : « Nous avons vu comment Dieu t’a secouru d’une manière miraculeuse; cette fois encore, Il t’aidera; nous allons encore prier ensemble. »

Nous avions à peine eu le temps de nous mettre à genoux parmi les sacs de blé et de prier un instant, qu’un homme arriva soudain et cria : « M Bjerre est-il ici ? »… C’était un paysan d’une autre commune; il m’était arrivé une fois de lui acheter une truie. Nous nous saluâmes, et il m’expliqua qu’il était venu pour m’offrir une bonne truie qui allait mettre bas dans quelques jours… Mon homme, loin de m’apporter de l’argent, m’en réclamait plutôt. Cependant, nous rentrâmes chez moi et je l’invitai à dîner, espérant avoir l’occasion de lui parler du Seigneur.

En arrivant à la ferme, le paysan alla directement à l’étable, vers une certaine génisse et me dit en la désignant du doigt : « Celle-là, j’aimerais l’échanger contre ma truie ! » J’en fus très remué, car nos plans pour cette génisse étaient les mêmes que pour le cheval brun : nous étions décidés à ne pas la vendre, et à la garder comme vache. Cependant, avant d’aller trouver le marchand de blé, j’avais dit à Dieu que j’étais prêt même à vendre cette génisse, si c’était le moyen qu’Il avait choisi pour m’aider; il fallait simplement qu’Il m’envoie Lui-même un acheteur. Or, je savais que c’était quasi-impossible à ce moment-là, car il n’y avait aucune transaction de génisses et les prix baissaient. De plus, il fallait que le Seigneur m’envoie un acheteur le jour-même ! Cette occasion m’apprit que rien ne Lui est impossible.

La génisse valait quatre cent vingt cinq couronnes; il fallait que j’en retire ce prix-là. J’accompagnai mon acheteur chez lui pour voir sa truie. Elle me plaisait vraiment, et comme lui aussi tenait à obtenir ma génisse, le marché semblait aboutir. Restait le point le plus important : à quelles conditions allions-nous faire l’échange ?… Je lâchai le morceau : « Si vous pouvez me donner trois cent quinze couronnes avec votre truie, ma génisse est à vous. » Je me réservais de descendre au besoin jusqu’à trois cents couronnes. Je trouvais moi-même que le prix était un peu fort; mais l’homme sortit son porte-feuille et paya les trois cent quinze couronnes sans discussion. Je l’aurais bien serré dans mes bras, mais il fallait que je me domine. Alors, sitôt seul, je déchargeai mon cœur en louant le Seigneur pour son aide merveilleuse.

L’après-midi même j’étais chez le paysan pour livrer ma génisse et ramener sa truie. Au retour, je m’arrêtai chez le marchand de blé pour lui raconter de quelle façon merveilleuse le Seigneur m’avait aidé, et lui montrer les trois cents couronnes avec les quinze « par-dessus ». Avant le soir, j’avais expédié l’argent de l’échéance, si bien qu’il atteignit sa destination à temps.

Quelques jours plus tard, la truie mettait bas neuf beaux gorets; quand ils eurent cinq semaines, je les vendis pour trois cent soixante couronnes; j’avais donc touché au total, avec les trois cent quinze couronnes, six cent soixante quinze couronnes pour ma génisse, et il me restait encore la truie qui continuait à constituer une bonne source de revenus ! Je dois ajouter que le marchand de blé qui avait prié avec moi dans cette affaire fut lui-même aidé à temps, d’une manière merveilleuse.

Gardé de la peste

Durant une certaine période, fièvre aphteuse et maladie du sabot ravagèrent la contrée, mais Dieu nous épargna cette affreuse peste du bétail. Les bêtes de tous nos voisins furent contaminées, sauf celles de l’un d’eux : celui qui avait prié pour mon salut. Le fléau se répandait à peu près partout, et on disait que c’étaient les rats qui propageaient la maladie de ferme en ferme. Parfois, en sortant le soir, on tombait sur meute de rats en route pour un nouveau domicile. Quand une ferme avait été mise en quarantaine et désinfectée, les rats s’en allaient, et l’on constatait régulièrement que la maladie éclatait dans la ferme suivante.

L’épidémie arrivait dans le voisinage de notre ferme, et il nous fallait une aide précise de Dieu pour en être épargnés. C’était une catastrophe de perdre son bétail, sans parler des innombrables ennuis qu’entraînait la désinfection, le temps, la peine et l’argent dépensés… Une nuit, je vis en rêve un rat pénétrer dans la grange et, par un trou au bas de la porte, se faufiler dans l’étable, tandis qu’au dehors, toute une multitude de rats s’apprêtaient à suivre le même chemin. J’avais oublié le rêve quand, le lendemain, un voisin passa et me dit : « Cette fois, Bjerre, tu n’y couperas pas; nous avons désinfecté aujourd’hui, tu peux donc t’attendre à la visite des rats cette nuit. »

Au même instant, le rêve me revint en mémoire, et je fus convaincu que c’était le Seigneur qui m’avait averti. Il m’inspira aussitôt l’idée d’aller chez l’épicier acheter une ratière, pour la placer à l’endroit où, dans mon rêve, j’avais vu le rat se glisser dans l’étable. Je plaçai le piège de telle manière que le rat y entrerait tout droit, et je comptais que les autres rats s’enfuiraient, pris de terreur.

Le lendemain à l’aube, j’allai voir la ratière. Effectivement un rat s’y trouvait pris, et devant la porte étaient marquées des quantités d’empreintes . Ce soir-là et pendant quelques jours, je tendis à nouveau le piège, mais il resta vide…. Fièvre aphteuse et maladie du sabot avaient passé notre ferme sans la toucher…

Pour mon voisin croyant comme pour moi, le Seigneur accomplit ainsi, d’une façon éclatante, la promesse qu’Il avait donnée jadis au peuple d’Israël : « L’Eternel éloignera de toi toute maladie, et Il ne t’infligera aucune de ces funestes épidémies de l’Egypte, que tu as connues, mais Il en frappera tous ceux qui te haïssent. » (Deut. 7:15)

Je retrouve ma vraie mère

Après la mort de mon père adoptif, la pensée de mes vrais parents, pour qui j’avais souvent prié, se réveilla en moi. Je résolus d’essayer de les retrouver. Mais comment y parvenir ? Je n’avais ni le nom, ni l’adresse d’aucun d’eux; à vues humaines c’était sans espoir. Mais le désir de les retrouver s’était réveillé : pensez ! Si ma mère vivait !

Peut-être était-elle pauvre et dans le besoin, peut-être pourrais-je la conduire à Jésus… Et je méditais les mêmes pensées pur mon père, à supposer qu’il fut encore en vie. Se feraient-ils connaître, souhaiteraient-ils que je les recherche ? Ces pensées me travaillaient.

C’est alors que je me souvins d’avoir un jour prié Dieu de me faire retrouver un ancien camarade de service militaire… Il était croyant et avait résolu de m’arracher aux griffes de Satan. Il m’avait parlé du salut en Jésus; depuis ce jour je n’avais pu l’oublier, et à ma conversion j’avais pensé le retrouver pour lui dire que son travail n’avait pas été vain. J’ignorais vraiment dans quel coin du monde il habitait, mais je priais Dieu de me mettre sur sa piste. Or, un beau jour, deux semaines plus tard, il était à ma porte. Nous avions été merveilleusement conduits à nous rencontrer. Nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre, pleurant de joie…

Au souvenir de cette expérience, je pensai recourir cette fois encore à la prière pour retrouver mes parents. Ainsi fut fait…

Un jour, j’étais au verger à bavarder avec le jardinier qui devait tailler nos arbres. Il me parla de parents qui, après avoir été séparés d’un fils pendant bien des années, l’avaient retrouvé en Amérique grâce au bureau des recherches de l’Armée du Salut. Je retins l’indication… Sitôt rentré à la maison, j’écrivis une lettre pour exposer ma requête.. En réponse, le bureau me demanda divers renseignements sur ma famille, mais je n’en savais pas long sur mes origines. Je n’avais guère que le télégramme de confirmation trouvé dans le tiroir, et un certificat de vaccination rédigé à un autre nom que celui que je portais alors. Ces deux papiers étaient mes seuls documents… Mais quinze jours plus tard, à ma grande surprise, une lettre du bureau me parvenait, m’apprenant qu’on avait retrouvé ma mère; elle habitait Copenhague et on m’indiquait son adresse.

Très ému, j’écrivis une lettre prudente à ma mère, lui demandant si elle connaissait un jeune-homme du nom de Martinus, âgé maintenant de trente ans. J’ajoutai que j’espérais un signe de sa part. Quelques jours plus tard, arrivait une lettre d’elle, où elle disait sa grande surprise d’avoir reçu de mes nouvelles. Elle avait cru ne jamais me revoir, mais n’avait pu m’oublier. Dans ses heures de solitude, elle avait souvent pensé à moi; et parfois, le désir de me retrouver était si fort que, à plusieurs reprises elle avait été sur le point de se mettre en rapport avec mes parents adoptifs pour leur demander de mes nouvelles. Mais elle avait promis de ne jamais chercher à me revoir, et bien souvent, il lui avait été dur de tenir sa promesse.

Autrefois, ma mère était partie à l’Ouest du Jutland au moment de ma naissance, car elle voulait cacher à ses parents qu’elle allait être mère. A l’âge de sept semaines, javais été mis en nourrice à la campagne. Dans sa lettre, maman me parlait aussi un peu de sa situation présente, et écrivait que si j’avais envie d’aller la voir, je serais accueilli à bras ouverts.

On comprendra que mon cœur battait à la pensée de rencontrer ma mère que je n’avais jamais vue. J’étais presque malade d’impatience. J’expédiai un télégramme : « Arriverai demain, Martinus. » Inutile de dire qu’en attendant ma visite, ma mère était tout aussi émue. Pensez, après toutes ces années, j’allais enfin voir ma mère, après qui j’avais tant soupiré depuis tout jeune, et pour qui j’avais tant supplié Dieu…

Sitôt arrivé à Copenhague, je pris un taxi qui me déposa à l’adresse indiquée. Mais mes jambes tremblaient si fort que j’avais grand-peine à monter l’escalier… L’émotion m’étranglait, et le cœur battant, je sonnai prudemment. La porte s’ouvrit, et une gracieuse dame apparut; je vis d’emblée que nos yeux se ressemblaient. « C’est toi, Martinus ? » -« Oui, es-tu maman ? » Elle répondit oui en éclatant en sanglots, et nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre, pleurant de joie. Mère et fils se retrouvaient, après trente ans de séparation. « Merci de m’avoir cherchée, dit-elle, pardonne-moi !… »

Elle n’avait reçu aucune nouvelle de moi pendant toutes ces années. Je parlai aussi de Dieu à ma mère, lui racontant ce qu’Il avait fait pour moi, et je lui dis que j’étais chrétien, que j’avais consacré toute ma vie à Dieu.

Mes parents ne s’étaient pas épousés; ils avaient pris chacun un autre conjoint. De son mariage, maman avait cinq enfants, adultes maintenant, et chacun avait une bonne situation; ils m’accueillirent tous très gentiment.

Je retrouvai aussi la veuve de mon père, qui avait quatre filles. Papa était mort avant que j’aie pu le connaître; mais je fus reçu très cordialement dans son foyer, et j’appris avec une joie immense qu’il avait été saisi par le même Évangile que moi. A table, on m’invita à prendre la place de mon père; mes quatre sœurs et leur mère avaient aussi le sentiment d’avoir retrouvé le chef de famille. je leur racontai ma vie, puis j’eus la joie de leur lire la parole de Dieu et de prier avec elles.

Pourquoi, Seigneur... ?

Tandis que j’étais là, dans ce foyer accueillant, aux pièces meublées avec goût, je me disais : « Est -ce un rêve, ou suis-je éveillé ? Est-il possible que je vienne d’une telle famille ?… Pourquoi n’avais-je pu grandir là et jouir de l’aisance de ce foyer, plutôt que de traverser tout ce que j’avais vécu ?.. »

Je creusai cette énigme, jusqu’au jour où Dieu m’en donna l’explication. Il me rappela l’histoire de Joseph, qui avait dû supporter de grandes souffrances avant de pouvoir un jour se présenter devant ses frères et leur dire : « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez mené en Egypte. Maintenant, ne vous affligez pas… car c’est pour vous que sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Vous aviez médité de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » (Genèse 45:4-5; 50:20)

Il en a été de même pour Jésus : Il a dû abandonner Sa gloire et se faire pauvre pour nous enrichir. Je compris alors que s’il m’avait fallu être arraché à ma famille et éduqué par Dieu, traverser toutes ces épreuves et ces luttes, c’était pour apprendre à connaître le Seigneur et la force de son bras. Au lieu de pouvoir grandir à la ville et faire des études, j’avais dû me contenter de l’enseignement d’une petite école de village, où les cours se réduisaient, l’été, à une demi-journée par semaine. Quand le Seigneur m’appela, je n’avais pas passé par l’université, mais par l’école du Saint-Esprit : la salle de classe était souvent un grenier à foin, un bûcher, une grange ou une étable, un talus ou un bois, là où j’étais en train de travailler quand le grand Professeur, le Saint-Esprit, m’appelait pour la leçon.

Le jour était venu maintenant où je pouvais dire à ma famille : « je suis votre fils et votre frère, je vis dans le pays où coulent le lait et le miel, et je suis en mesure de vous distribuer le pain de vie à vous qui avez faim, le vin et le lait à vous qui avez soif. Venez et achetez sans argent de cette grâce imméritée ! »

Gloire à Dieu, ils reçurent la Parole de Dieu, plusieurs d’entre eux se donnèrent au Seigneur, et j’ai cette confiance en Lui qu’ils seront tous sauvés !

 
 
 

« Mon père et ma mère m’abandonnent, mais l’Éternel me recueillera […] Le père des orphelins, c’est Dieu dans sa sainte résidence ; Il donne une famille à celui qui était abandonné. » (Psaume 27:10 et 68:6-7)


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  1. ajondzié

    Ce témoignage m’a fait pleurer! L’amour de Dieu,Sa miséricorde,Sa fidélité m’ont encore laissée sans voix. Si Dieu l’a fait pour Martinus,il n’est pas tard pour qu’il fasse des merveilles dans ma vie! Je voudrais aussi pouvoir entendre Sa voix et que je puisse Lui obéir sans réserve.Saint Esprit prend total de moi,au nom de Jésus-Christ!

  2. je suis très émue par ce merveilleux témoignage et j’ai juste envie de dire whaouuuuuu Seigneur tu es grand et tu fais des merveilles,tes voies sont justes et admirables.

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