Hier les régimes communistes, aujourd’hui pire ?

Hier les régimes communistes, aujourd’hui pire ?
En 1944, le dirigeant communiste mexicain Anatole Lunarsharsky disait : « Espérer la victoire communiste est vain si nous ne détruisons pas le christianisme. »

 
 
 

Il avait ajouté : « L’amour chrétien retarde le développement de la révolution communiste. Nous devons haïr et nous gagnerons le monde ! ». Lénine avant lui proclamait : « Nous devons haïr. La haine est la base du communisme. Les enfants doivent apprendre à haïr leurs parents si ceux-ci sont chrétiens… »

Le régime communiste dur a reculé dans la Russie actuelle, en Europe de l’Est, ainsi que dans d’autres régions du monde, mais qui peut dire ce qui se passe réellement dans ces pays d’où ne filtrent que très peu d’informations, quand elles ne sont pas falsifiées !  Malheureusement, ce régime sévit encore, à Cuba par exemple, ou en Corée du Nord (le pays le plus fermé au monde, numéro 1 sur l’index de la persécution des chrétiens), et nous pouvons mesurer les terribles marques qu’il a laissées chez les peuples martyrs, comme au Cambodge par exemple.

 

 

Depuis, Hitler s’est levé, avec un objectif précis : « Cette guerre verra l’anéantissement du peuple juif ! » Des millions de personnes ont été amenées à la mort, le plus souvent dans des conditions horribles. Des juifs, mais aussi des milliers parmi les faibles, les méprisés de la société, et tous ceux bien-sûr qui s’opposaient à ses plans diaboliques. C’était en Europe.

Aujourd’hui c’est l’islam radical qui fait le plus de ravages autour de la planète, et qui menace l’Occident tout entier. (Voir l’article sur la persécution dans le monde – juin 2015). Son objectif n’est pas différent de celui que poursuivaient Lénine ou Hitler : éliminer tous les fidèles au Dieu de la Bible, donc les juifs et les chrétiens, puis tous ceux qui refuseront la conversion à l’islam.

Dans notre génération, le leader lybien Kadafi déclarait : « Il y a des signes qu’Allah va accorder une immense victoire à l’islam en Europe, sans épée, sans fusil, sans conquête. Nous n’avons pas besoin de terroristes ni de Kamikazes… Les 50 millions de musulmans qui vivent en Europe en feront un continent musulman dans quelques dizaines d’années. » (Il y a actuellement 52 millions de musulmans en Europe)

 
 
 
 
Mais ne nous y trompons pas, le totalitarisme se développe aussi sous d’autres idéologies, et à une vitesse plus qu’inquiétante.

De manière plus sournoise sans-doute, les méthodes employées par nos gouvernements pour soumettre les populations sont exactement les mêmes que celles de l’époque de Lénine, le « dieu » de la Russie communiste. Les termes de liberté, de tolérance, de démocratie, entendus dans tous les discours politiques, ne signifient plus rien, et ne servent qu’à faire accepter l’instauration d’un système mondial préparé de longue date, que la technologie et les communications rendent aujourd’hui bien plus facile à réaliser que sous n’importe quelle dictature de l’histoire.

Déjà l’étau se resserre en ce qui concerne la liberté d’information, et soyons certains que la légalisation de la main mise de l’Etat sur les médias (qu’il contrôle déjà), lui assurera sa liberté à lui pour manipuler, manigancer, accuser, et faire taire tous ceux qui useraient d’un peu trop de lucidité. Cette menace vient s’ajouter aux lois récentes qui imposent à tous une éthique nouvelle et qui font la promotion de moeurs causant un bouleversement de la société dans ses fondements millénaires.

 

 

La Bible annonce le règne satanique de l’antichrist, et la détresse jamais inégalée qui l’accompagnera; ce que nous pouvons comprendre car, partout où le Créateur Eternel est rejeté, l’injustice et la méchanceté remplacent la compassion et la vérité.

« Dans sa volonté d’anéantir l’Eglise de Jésus-Christ, Satan attaque pour la première fois à l’échelle mondiale. Ce sera vraisemblablement sa dernière offensive mais il ne vaincra pas. De cela nous sommes sûrs, mais une autre question se pose : serez-vous vainqueur ?… Il ne s’agit pas de survivre, mais de vaincre un ennemi puissant, dont les forces actuellement déployées dépassent tout ce que le peuple de Dieu a jamais dû affronter ! » (Frère André)

 
 
 
 
 

C’est pourquoi nous publions ici quelques témoignages oubliés de chrétiens persécutés sous l’idéologie communiste (recueillis principalement dans le périodique « Nos frères de l’Est », et édités en 1981 par la Mission Chrétienne pour les pays de l’Est)

Tout d’abord parce que nous devons nous souvenir que des milliers d’innocents, dont beaucoup de croyants fidèles, connaissent de nos jours les mêmes souffrances, derrière les frontières de la Corée du Nord par exemple, ou de la Chine, et partout ailleurs où sévit la persécution. Des masses sont prises au piège, sans aucun espoir de liberté. Des millions d’être humains sont contraints de penser, de parler et d’agir contre leurs convictions ou contre leur conscience, avec la hantise permanente d’être trahis et poursuivis… En ce qui concerne nos frères dans la foi, nous qui pouvons nous procurer des Bibles si aisément dans nos pays libres, nous ne mesurons pas la soif et l’ardent désir de ceux qui n’en ont jamais possédé une personnellement. N’oublions pas les nombreux « courriers » qui les visitent au péril de leur vie…

Nous les publions aussi parce que nous ne devons pas être trompés par la proclamation d’un faux « évangile » séducteur, qui annonce un grand réveil mondial, avec l’instauration du royaume de Dieu sur la terre grâce aux efforts des méga-églises; c’est un autre « évangile », qui prône une vie facile, avec richesse et gloire ici-bas, ce qui est contraire à l’enseignement et à l’exemple du Seigneur et des apôtres, et qui ne correspond pas à la vie de la véritable Eglise au cours des siècles passés (Article en préparation sur 2000 ans d’histoire de l’Eglise), ni à celle des croyants fidèles dans une grande partie du monde aujourd’hui.

Certes, la Bible annonce le règne de Dieu, lorsque le Christ-Jésus reviendra pour combattre et vaincre l’antichrist, le faux messie qui aura séduit et soumis la terre entière en amenant tout d’abord une fausse paix, puis par la terreur. Mais avant que le royaume de Dieu, le shalom du Messie soit établi, la terre sera jugée pour avoir mis le comble à ses péchés et à sa rébellion contre les commandements de Dieu. (Voir articles « Les marques d’un vrai réveil », « Il en sera comme au temps de Noé », « L’Evangile de prospérité », « Comment être sauvé et gardé du faux »)

Enfin, ces témoignages doivent nous aider à ouvrir les yeux sur la réalité de ce qui se met en place actuellement, et à nous préparer, à nous enraciner dans la Parole de Dieu, « afin de pouvoir résister au jour de l’épreuve qui vient sur la terre entière ! » ( Luc 21:34-36 et Apoc. 3:10). De même que cette Parole de vie a soutenu et rendu inébranlables une multitude de chrétiens jusqu’à nos jours, cette Parole éternelle sera notre salut et notre seule protection , car « c’est une Parole certaine et véritable ! » (Apoc. 21:5-7)

 

 

 

Endoctrinement des enfants

Récit d’un courrier qui a déjà passé de nombreuses douanes sévèrement contrôlées pour apporter l’Évangile aux chrétiens persécutés.

-« Je vais vous poser une devinette » dit une petite fille russe« , et s’approchant de moi, elle chanta : « D’où vient le bonheur ? -De l’ U.R.S.S. ! D’où vient ma nourriture ? -De l’ U.R.S.S. ! D’où vient mon jouet ? -De l’ U.R.S.S. ! D’où vient tout ce qui est beau ? -De l’ U.R.S.S. ! »

Je voyais que cette petite fille croyait sincèrement ce qu’elle entendait, de toute la franchise de son coeur d’enfant. C’est ce qu’on lui a appris dès son plus jeune âge : l’URSS est son bienfaiteur, oui, même son sauveur, qui prend soin de tous ses soucis quotidiens et qui peut satisfaire tous ses désirs.

Ce n’est qu’une question de temps, car cette petite fille apprendra elle aussi que cette soi-disante vérité n’est pas le fin mot de toute sagesse. Grâce à Dieu, nous pouvons apporter Son message à ces gens, le message du vrai sens de la vie, du contentement et de la plénitude. « Allez par tout le monde et annoncez la Bonne Nouvelle » dit Jésus-Christ. C’est son ordre et cela concerne chaque génération et chacun d’entre nous. Il peut s’agir de nos voisins, de membres de notre famille, d’amis, de peuplades lointaines, d’hommes et de femmes du monde libre ou communiste, etc…

Ainsi chacun peut être un missionnaire pour son entourage, même si tous ne sont pas appelés à partir en Afrique, aux Indes, ou derrière le Rideau de Fer (Nom que l’on donnait aux pays communistes de l’Est, qu’aucune  nouvelle venant de l’Occident ne pénétrait, et d’où rien ne filtrait jusqu’à nous).

Il s’agit là d’un travail d’équipe. Les uns donnent, les autres passent les frontières, et d’autres encore prient…

En tant que courrier, je peux vous affirmer que tout notre travail à l’Est est un miracle du Seigneur. Humainement parlant, ce n’est pas possible de faire passer des Bibles et de la littérature chrétienne par des frontières aussi sévèrement contrôlées. Pourtant ce miracle existe : elles passent en grande quantité. Ce n’est pas une performance de l’intelligence humaine ou le fait de mains habiles, mais c’est un miracle, fruit du Saint Esprit de Dieu : « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit dit l’ Éternel des armées » (Zach. 4:6)

Malgré les efforts des gouvernements des pays communistes pour freiner les activités chrétiennes, l’intérêt pour l’Évangile ne fait que grandir.

Par mesure de sécurité, les croyants là-bas ignorent tout de la Mission Chrétienne pour les Pays de l’Est. Ils savent seulement qu’à l’Ouest, les chrétiens prient pour eux, et leur apportent de la littérature et une aide matérielle..Ils savent aussi à quelles difficultés sont exposés les frères qui accomplissent ce travail. C’est pourquoi ils glorifient Dieu pour le miracle de cette oeuvre. Leur joie est indescriptible quand nous leur parlons des chrétiens qui prient pour eux et qui leur viennent en aide. Je les ai vus plusieurs fois pleurer de joie. Ils sont profondément touchés à la seule pensée que d’autres chrétiens dans d’autres pays pensent à eux.

Quel privilège de pouvoir participer à l’oeuvre de Dieu, à une mission qui essaie d’atteindre un tiers de la population mondiale. Puissions-nous livrer à nouveau notre vie au Seigneur pour accomplir le travail qui nous attend encore dans Sa vigne ! En ce qui me concerne, je ne peux que dire : « Me voici ! Envoie-moi ! » (Esaïe 6:8)

Note : Aujourd’hui, la persécution s’étend sur beaucoup plus qu’un tiers de la planète ! (Voir la carte dans l’article de juin 2015 sur la persécution des chrétiens)

 

Lettres de mères de famille envoyées au conseil des parents des prisonniers

« Moi, Germanyuk, U. Sergeyevna, habitant dans la ville de Listchansk, district de Vorochilovgrad…, je suis mère de cinq enfants. Mon mari est en prison parce qu’il prêchait le Dieu vivant. Depuis ma plus jeune enfance, je suis persécutée parce que je veux servir mon Seigneur et Sauveur. Quand l’allais à la faculté de médecine, on m’avait menacée d’expulsion si je ne renonçais pas à ma foi. Après cela, je suis entrée à l’Institut Médico- Vétérinaire. Lorsque j’y eus terminé mes études, je me vis redire les mêmes paroles et on me refusa le diplôme. Malgré de nombreuses difficultés j’obtins après un an  tous les documents certifiant la fin de mes études. Alors commença pour moi une nouvelle époque de persécutions, cette fois pendant mon service en tant que vétérinaire. Deux fois, je fus congédiée sans que l’on prit garde au fait que j’étais mère de plusieurs enfants. Je décidai de changer de domicile, mais là aussi, les âmes « charitables » me trouvèrent…

Je ne pus travailler qu’une année à ma nouvelle place. Je décidai alors d’oublier ma formation et d’aller nettoyer les escaliers. Par la suite, je travaillai dans une chaufferie, mon dernier travail fut celui de gardienne, et j’espérais que là au moins, on ne me congédierait pas. Mais peu de temps après je dus partir.

Voilà un bref aperçu de ma vie. Mon mari, Germanyuk, St. Grigorjevitch, a été condamné plusieurs fois à des amendes de 50 roubles. Il a été enfermé quinze jours au KPZ puis condamné à quatre ans et demi de prison ferme, et trois ans de bannissement. Les enfants subissent des moqueries en classe et obtiennent de mauvaises notes. A travers ces persécutions, et ces atteintes à notre liberté à cause de notre foi, le Seigneur forme notre courage et notre abnégation.

Toutes ces années de privations et d’outrages confirment bien qu’on nous prive du plus élémentaire droit à l’existence. Je vous en supplie, chers enfants de Dieu, priez pour nous, afin que nous sachions supporter toutes ces peines et toutes ces privations en restant fidèles à notre Seigneur Jésus-Christ. »

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-De la part de Judinceva, Serafima Anatol’yevna, ville de Gor’kiy : « Je suis mère de neuf enfants et fais partie de la communauté évangélique baptiste. Avec joie j’attendais le jour où mon fils aîné pourrait aller en classe. Mais maintenant je tremble pour mes pauvres enfants qui vont à l’école, car tout comme leurs parents, ils doivent supporter les moqueries, les humiliations et les coups de leurs instituteurs et de leurs camarades.

En 1965, mon fils aîné Chenja eut l’âge d’aller en classe. Et parce qu’il refusait de faire partie des « octobristes » et ensuite des « pionniers », il fut soumis à des mesures de répression. L’institutrice incitait les autres enfants à organiser des bagarres et des poursuites acharnées contre lui. Un jour je me rendis auprès de l’enseignante et du directeur pour leur demander d’y mettre fin et de changer de disposition envers mon enfant. Le résultat ne se fit pas attendre. La directrice de l’école n° 104 vint témoigner contre mon mari, Juvencev, Vasiliy Ivanovitch, qui fut condamné à trois ans de prison selon l’article 142.42 du code pénal.

Mes autres enfants allaient à la même école. Ils subissaient des pressions de nature très diverses. Après la réorientation à l’école secondaire n°160 (ils restèrent dans la même classe), leurs camarades continuèrent à les battre périodiquement, soit à l’école, soit en dehors, les forçant à blasphémer : « ça prouve que vous n’êtes pas meilleurs que les autres !  » On les appelait par tous les noms pour se moquer de Dieu et humilier les chrétiens.

Le 25 septembre 1974, ma fille Lyuda, qui allait en 6ème fut battue par une camarade de classe dans la rue. Il en résulta pour elle quatre jours de douleurs au front et des problèmes cardiaques. Elle dut manquer la classe et avoir recours au médecin pour ses ennuis.

Après avoir achevé la huitième classe en 1974, ma deuxième fille, Ania, s »est vu remettre un bulletin où on soulignait son rapport ou plutôt son appartenance à une famille de croyants. On y notait que la jeune-fille avait besoin d’être spécialement suivie. En termes accusateurs, ce bulletin signalait que dans cette maison « il n’y a même pas de télévision » et que la jeune fille est toujours à la maison parce qu’elle vient d’une famille nombreuse. Est-ce donc une tare ? C’est ma joie d’avoir pu former ma fille comme aide domestique. Mais on vient de me forcer à l’envoyer reprendre des études dans une autre ville.

Oh mères chrétiennes, élevons la voix pour nos enfants et protégeons-les des mains des athées. Redoublons de prières pour pouvoir les élever comme il nous semble juste ! »

Ce témoignage nous ramène à la supplication du prophète : « Elève ta voix, répands ton coeur comme de l’eau devant la face du Seigneur, pour le salut de tes enfants, qui périssent à tous les coins de rues… » (Lam. de Jér. 2:19)

 

Une voix de Sibérie

Des circonstances sur lesquelles nous ne pouvons pas nous étendre davantage par prudence, nous ont permis de rencontrer un membre de l’église clandestine russe, Pavel C., qui nous raconta sa vie. Par mesure de sécurité, il serait préférable pour lui de se taire, mais son amour pour Jésus-Christ est si grand qu’il ne saurait garder ce témoignage pour lui. Nous aimerions vous parler aujourd’hui de cette voix de Sibérie semblable à celle d’un prédicateur dans le désert.

 » Je ne suis pas un prédicateur » nous dit pour commencer Pavel, « je voudrais simplement vous raconter ce que nous avons vécu. Nous vivions en Sibérie; mes parents y avaient été déportés durant la première guerre mondiale. Après la révolution nous étions retournés en Ukraine. C’est là que mon père mourut, alors que j’avais à peine 6 mois. En 1932 il y eut une grande famine qui ravagea des villages entiers et les réduisit en lieux déserts. Les gens du village se réunirent alors chez ma mère pour parler des dispositions à prendre. On décida de retourner en Sibérie. C’est là que nous avons rencontré Dieu.

Notre petite communauté se réunissait dans les silos creusés dans la terre pour conserver les pommes de terre, et tous ensemble,  Allemands et Russes, nous glorifions Dieu. Mais bientôt on nous fit savoir que tous les chrétiens étaient inscrits sur » la liste noire », et il ne fallut pas longtemps pour que mon nom y figure également.

Chaque année, tant que nous vivions en Sibérie, je fus convoqué par la police secrète. Ils me proposaient de l’argent pour que je renie le Christ et dénonce mes frères. Un jour ils ont fouillé notre maison et emporté tout ce qui pouvait être d’un intérêt quelconque pour eux, en particulier nos Bibles. Je dus également les suivre. On m’interrogea parce que la veille, deux membres du parti, un jeune-homme et son épouse avaient accepté Jésus- Christ. Durant mon interrogatoire, ils nous répétèrent souvent : vous verrez, d’ici quatre ans, il n’y aura plus de chrétiens en Union Soviétique. -Alors, laissez-nous encore en liberté durant ces quatre années, répondis-je. – Non, car d’autres simples d’esprit vous suivraient.

C’est ainsi que je fus interrogé de nombreuses fois. A la suite d’un de ces interrogatoires je dus être hospitalisé. La police secrète me disait : il vaudrait mieux pour vous que vous soyez un voleur ou un cambrioleur plutôt qu’un chrétien !

Une grande scission entre les croyants eut lieu en Sibérie, parce que beaucoup ne voulaient pas accepter ce que l’Etat leur dictait… Les pasteurs des églises enregistrées respectaient strictement les règles. Les différends qui existaient à propos de questions spirituelles importantes ont conduit à la division entre l’église officielle enregistrée (contrôlée par l’Etat), et l’église clandestine sévèrement persécutée. Je sais qu’à Novosibirsk, 80 croyants ont quitté en bloc l’église officielle (Par exemple les parents n’ont pas le droit d’emmener leurs enfants au culte… Il y a quelques temps, nous apprîmes qu’on avait de nouveau arraché des enfants à leurs parents) »

Pavel interrompit un instant son récit. Ses yeux étaient pleins de larmes et il continua d’une voix tremblante : « Nous connaissons des familles qui sont dans une situation terrible ! Elles sont souvent dépourvues de pain et de vêtements. Beaucoup ont été déportées dans le grand nord de la Sibérie. Il règne là-bas une misère indescriptible, et vous pouvez difficilement vous la représenter. Comme touristes, vous ne rencontrerez jamais ces gens-là. La police secrète y veille ! Je connais personnellement une famille à qui on a enlevé ses huit enfants. Nous avons tous pleuré. Le père, un ami très cher, fut convoqué au tribunal, et lorsqu’il retourna chez lui, il vit démarrer une voiture qui emportait ses enfants. »

La voix de Pavel se brisa, puis se maîtrisant, il reprit : « A l’Ouest, il est impossible d’imaginer ce qui se passe derrière le Rideau de Fer. Moi-même, on m’a menacé plusieurs fois de m’enlever mes enfants. Nous sommes si reconnaissants à Dieu d’avoir pu rester tous ensemble.

Je pourrais vous nommer beaucoup de frères qui sont déjà auprès du Seigneur. La plupart d’entre eux étaient condamnés à 25 ans de prison, simplement pour avoir annoncé le Nom de Jésus-Christ. Le frère que nous avons enterré dernièrement avait passé 15 années en prison. Il avait été tout seul dans une cellule individuelle si humide, que des champignons poussaient par terre et le long des murs. Il était devenu tuberculeux ! Durant de longues nuits il avait subi des interrogatoires,  et on avait voulu le forcer à renier le Christ. Mais il répondait : « Ma vie appartient à Jésus-Christ, et la mort est pour moi un avantage. » Peu après sa libération, il mourut dans notre village où il fut enterré.

Dans la ville où nous vivions, il n’y avait pas un seul édifice religieux, ni catholique ou orthodoxe, tout était interdit ! Les maisons privées représentaient l’unique possibilité pour se réunir. Bien souvent nous avons vu des hommes postés devant notre maison pour surveiller les entrées et sorties. Régulièrement, la police sonnait chez nous et nous accusait de tenir des réunions bibliques si nous avions de la visite. Quand nous leur disions que non, les policiers parcouraient la maison à la recherche de bancs. Nous n’avions que quelques planches dans le jardin, que nous transportions dans la maison pour en faire des sièges provisoires pendant les cultes. Et à la fin des réunions, elles retrouvaient bien vite leur place au fond du jardin.

Souvent une voix intérieure nous avertissait d’arrêter le culte et de nous séparer au plus vite. A plusieurs reprises, la police était apparue sitôt les derniers croyants partis. S’ils nous surprenaient « en flagrant délit », les noms et adresses des participants étaient notés et chacun devait payer une amende. Le pasteur ou le prédicateur était presque toujours soumis à un interrogatoire. Il arrive aussi que les croyants se fassent matraquer par une division spéciale de la police qui les humilie tant qu’elle peut.. Les autorités espéraient toujours que quelques-uns faibliraient pendant les interrogatoires et dénonceraient leurs frères. Mais nous nous étions promis mutuellement de ne dénoncer personne, même si nous devions le payer de notre vie. Bien-sûr, il y a partout des traîtres qui renient le Seigneur et dénoncent leurs frères, mais heureusement ils sont rares. Nous remercions le Seigneur de n’avoir pas dû faire cette amère expérience.

Voilà notre situation, mes frères. Ne croyez pas ceux qui viennent officiellement à l’Ouest. Ils ont tous été instruits par la police secrète, et ils ont dû signer un papier attestant par là qu’ils ne diront que ce qu’on leur permet de dire. Naturellement, ils proclament que nous avons une entière liberté religieuse, et font l’éloge de l’Union Soviétique.

Le jugement dernier révélera combien de milliers de frères sont morts de faim et de froid, combien ont été brutalisés et torturés par la main de l’homme, de sorte que leurs os reposent à jamais sous la glace éternelle du Grand Nord. Je vous ai parlé d’un frère condamné à 25 ans de prison. Ce n’est pas un cas unique. Des enfants sont arrachés à leur famille et envoyés dans des orphelinats. Lorsqu’un père est envoyé en prison, la famille reste sans ressources, avec souvent de nombreuses bouches à nourrir. A l’école, les enfants subissent les moqueries de leurs camarades. La pitié n’existe pas ! Beaucoup d’enfants seraient morts de faim si nos frères en Russie n’avaient pas partagé tous leurs biens. Dieu est un Juste juge, et devant Lui rien ne restera caché. »

 

Pensez à mes frères qui ne sont pas encore libres !

Nikolai Klassen, membre de la minorité allemande en Russie, et ancien pasteur russe, qui a beaucoup souffert pour sa foi dans les prisons soviétiques, vit maintenant en Allemagne avec sa femme et ses neuf enfants, et il se consacre maintenant à l’Ouest, aux chrétiens de l’Est. Lorsqu’il nous parle de sa vie là-bas en Russie, il nous décrit en même temps le sort de ses frères et soeurs en Christ :

« Notre centre spirituel était le Conseil de l’Eglise Évangélique Baptiste. C’est l’institution chrétienne la plus persécutée en U.R.S.S. En 1966, je fus nommé pasteur de la paroisse dans ma ville natale d’Alma Ata, et un mois plus tard, en janvier 1967, je fus arrêté et condamné à trois ans de prison. Pourquoi ? Parce que je prêchais l’Évangile.

En décembre, je fus amnistié mais quelques mois plus tard, on vint à nouveau m’arrêter et je fus recondamné pour le même « crime » à trois ans de prison. Bien que ma famille ait pu rester à la maison, tous ont partagé mon épreuve. Ma femme, qui n’était pas en état d’aller travailler, dut payer une forte amende à cause de son témoignage chrétien. Comme elle était incapable de réunir la somme nécessaire, le tribunal décida la saisie de nos biens. Mais ils ne trouvèrent aucun objet de valeur.

Même les enfants eurent des difficultés. On essaya de leur arracher une déposition contre moi, leur propre père, et contre d’autres croyants. Comme ils refusèrent, ils obtinrent les plus mauvaises notes. Une fois ma femme fut menacée : « Nous allons t’enfermer comme ton mari, et tes enfants seront mis dans un internat de l’Etat. » Dieu soit loué ! Cette menace n’a pas été exécutée.

Je vous raconte tout ceci pour que vous, mes frères et soeurs des pays libres, vous soyez au courant de ce qui se passe exactement derrière le rideau de fer, et aussi pour que vous sachiez comment prier.

Mais j’ai encore une autre raison de vous raconter tout cela : de temps à autre, des délégations de l’Eglise officielle de Moscou viennent en visite à l’Ouest. jusqu’à présent elles se sont toujours efforcées de voiler la vérité. De quoi parlent-elles ? De la liberté religieuse en Union Soviétique, d’une liberté dont ni nous, ni les personnes les plus âgées ne se souviennent même plus.

Ma plus grande joie a été de voir combien les croyants, ici à l’Ouest, s’intéressent à l’Eglise persécutée, et interviennent en son nom… Que le Seigneur vous bénisse pour votre amour et votre travail. Oui, un jour, le Père vous dira : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi…Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Matt. 25:35-40)

Beaucoup d’entre vous, chers frères et soeurs, ont pensé à nous lorsque nous étions en Russie et portent dans leur coeur ceux qui y sont encore. Ma famille et moi, nous aimerions vous remercier de prendre ainsi part à notre sort !

 

Visite chez les chrétiens en Chine

« J’ai témoigné de Jésus-Christ en Chine communiste, en visitant des contrées qui avaient été connues autrefois comme contrées religieuses. J’ai été frappé et bouleversé par les changements que j’y ai rencontrés.

J’ai eu l’occasion de parler directement avec des chrétiens chinois. Dieu m’a permis de visiter des régions interdites aux étrangers. On peut seulement visiter les provinces et les villes de moindre importance en voyage organisé, les voyageurs individuels doivent se contenter des grandes villes. J’ai même pu annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ à quelques non-croyants. Mon activité se limitait à la province de Foukien et j’appris là beaucoup de choses concernant la situation des chrétiens dans ce pays d’extrême Orient.

La liberté religieuse n’existe pas en Chine. Les chrétiens n’osent pas témoigner de Jésus-Christ publiquement. La plupart des activités religieuses sont tenues dans des logements privés. Les gens ne possèdent pas de Bible parce qu’elles ont toutes été brûlées par les Gardes Rouges lors de la Révolution Culturelle. Les pasteurs et les prédicateurs sont considérés comme espions au service de l’étranger.

On m’a parlé de deux chrétiens chinois, jadis au service du Seigneur dans une ville. Ils avaient fait tout leur possible pour retrouver des Bibles parce qu’on leur avait confisqué les leurs. Mais ils ne purent en trouver nulle part. Alors, avec l’aide de parents installés en outre-mer,  ils conçurent un plan qui consistait à assembler une Bible page à page, grâce à une correspondance régulière. L’Evangile de Marc était presque complet lorsque leur stratagème fut malheureusement découvert par les employés des postes. La lettre fatale fut retenue pendant deux mois avant d’être envoyée aux destinataires. Ceux-ci se rendirent alors compte que leur plan ingénieux avait été dévoilé, et en informèrent aussitôt leur famille, afin que tout envoi de pages bibliques cesse.

« La grâce du ciel et de la terre n’est pas meilleure que la grâce communiste » : de tels slogans sont affichés partout dans les villes, les villages, aux coins des rues comme dans les magasins. Cela montre bien l’effort des dirigeants athées chinois pour conquérir la place de Dieu dans le coeur du peuple chinois.

Malgré les constantes interdictions de toute activité religieuse, Dieu me donna la possibilité d’échanger quelques propos avec des jeunes-gens. Ils ignoraient totalement qui est Dieu et ce que signifie la Bible. Leurs connaissances se limitaient à Mao et à ses citations. Ils étaient surpris d’entendre parler de la vie de Jésus-Christ et je regrettais de ne pas avoir plus de temps devant moi pour leur en faire découvrir davantage.

J’eus l’occasion de voir la contrée interdite de « Amoy Koulan-Yee ». Avant le régime communiste cette région avait été très religieuse. Il y avait là-bas plusieurs écoles chrétiennes et deux grandes églises. Elles se sont vidées et on n’y célèbre plus aucun culte. Les croyants ont peur d’aller à l’église, parce que le gouvernement a arrêté quelques chrétiens ainsi que le directeur d’une école chrétienne, et leur a infligé une peine de prison. Toutes les maisons des chrétiens ont été fouillées, et les Bibles trouvées ont été brûlées. La plus grande école chrétienne est devenue « Lycée Amoy ».

Pourtant beaucoup de chrétiens chinois dans cette région ont gardé une foi inébranlable en Dieu. Ils prient en cachette dans leur maison et s’appuient sur les versets qu’ils avaient appris par coeur lorsqu’ils possédaient encore leur Bible. Quelques-uns ont même pris le risque de garder quelques pages de l’Ecriture Sainte et les échangent entre eux.

L’Eglise chrétienne en Chine est isolée depuis 25 ans. Que pouvons-nous faire ? Je prie Dieu pour qu’Il fortifie le coeur des chrétiens chinois dans ce vaste pays ! Ceci est un appel à la prière pour l’Eglise de Chine afin que le Seigneur sauve mon peuple. Que le Tout Puissant prépare beaucoup de jeunes chrétiens à annoncer l’Evangile en Chine, pour que mon peuple puisse accepter pleinement Jésus-Christ ! »

Benjamin Wu (Le nom a été changé par mesure de sécurité)

 

 

« Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croieront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés, selon qu’il est écrit : qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » (Romains 10:14-15)


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