Le repas du Séder : Pâque et Sainte-Cène

Le repas du Séder : Pâque et Sainte-Cène
Comment comprendre ce que signifie la Pâque dans la confusion actuelle ? Quelle est la véritable source de cette fête et l’importance de sa célébration ?

 
 
 

Juste avant d’être mis à mort, le Seigneur Jésus célébrait la Pâque juive avec ses disciples. Rassemblés pour le repas du Seder, Il leur dit : « J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir […] Prenez cette coupe et distribuez-la entre vous. » (Luc 22:17)

 
 

Il y avait plusieurs coupes sur la table du Seder, et Luc rapporte que Jésus a pris au début du repas une première coupe, celle à laquelle on ne touche pas, la coupe messianique, car elle est réservée au prophète Elie qui doit venir annoncer le Messie que les juifs attendent. Jésus dit de cette coupe : «  Prenez cette coupe, distribuez-la entre vous; Je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu » (Luc 22:18). Selon la tradition juive en effet, le jour où l’on boira de cette coupe c’est que le Messie sera à la porte et que le royaume messianique sera imminent. Jésus en prenant cette coupe annonçait ainsi l’accomplissement de l’espérance d’Israël.

Puis « Il rompit le pain et le leur donna en disant : ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de Moi. « 

Après le repas, Jésus prit une autre coupe : « De même il prit la coupe, après le repas, et la leur donna en disant : cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22:20, Marc 14:24-25, Matthieu 26:27-29). C’était la quatrième et dernière coupe du Seder, appelée la coupe d’adoption, de la délivrance, et dans les trois passages Jésus dit qu’il boira à nouveau de cette coupe avec ses disciples « dans le royaume de son Père ». L’adoption sera alors définitive : « Nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps »  écrit l’apôtre dans l’épître aux Romains 8:23)

 
 

Le mot Pâque en hébreu signifie « passage ». Cette fête perpétue le souvenir de la sortie d’Egypte pour les Hébreux et de la délivrance de l’esclavage. La nuit où tous les premiers nés furent frappés, lors de la dixième plaie, les Hébreux furent épargnés grâce au sang de l’agneau qui avait été répandu sur le linteau de leurs portes (Exode 12). Or, 1500 ans plus tard, Jean-baptiste a dit en voyant Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1:29) « C’est Celui qui nous a fait passer des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2:9).

 
 

Désormais, cette coupe que Jésus a tendue à ses disciples prenait toute sa signification pour ceux qui croiraient dans l’oeuvre rédemptrice accomplie à la croix. Elle concerne donc les rachetés qui sont passés de l’esclavage du péché à la vie nouvelle en Christ, grâce à son sang versé pour eux. Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. (Hébreux 9:22)

Plus tard, lorsque l’apôtre Paul enseigne sur la manière de prendre le repas du Seigneur, il adresse bien sa lettre à des frères dans la foi : « A l’église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en J-C, appelés à être saints (séparés du mal) et à tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le Nom de notre Seigneur J-C » (1 Cor. 1).

Si nous devons « discerner le Corps du Seigneur » lorsque nous partageons le pain et le vin (1 Cor. 11:29) c’est qu’il est question d’une communion qui unit tous les croyants de la véritable Eglise, celle qui est connue de Dieu seul. « Moi je suis le Bon Berger, qui donne sa vie pour ses brebis […] Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent […] Elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau. » (Jean 10:11-16)

Le Seigneur dit qu’il boira à nouveau du fruit de la vigne avec les siens quand le royaume de Dieu sera venu (Luc 22:18). En attendant, rassemblés et unis en Esprit avec les disciples de toute la terre, les siens l’adorent, ils « se souviennent » et confessent la nouvelle alliance en Jésus leur Sauveur : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion au Corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs , nous sommes un seul Corps. » (1 Cor. 10:16-17)

Ainsi, lorsque des croyants assemblés en son Nom partagent le pain et le vin, trois choses essentielles sont manifestées : la véritable communion entre les vrais disciples de Jésus-Christ, le discernement de la venue du Sauveur et l’annonce du royaume de Dieu avec le rassemblement qui ne cessera jamais.

 
 
 

Mais attention de ne pas prendre la coupe indignement et de ne pas nous placer sous la correction du Seigneur : « Que chacun s’examine lui-même afin de ne pas prendre un jugement contre lui-même […] Si nous nous jugions nous-mêmes nous ne serions pas jugés » (11:28-32).

Autrefois, avant de célébrer la fête de Pâque, les israélites devaient purifier leur maison de toute trace de levain, qui représente pour nous le péché : « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, car Christ notre Pâque a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la limpidité et de la vérité. «  (1 Cor. 5:7-8)

La veille de la Pâque justement, jour où tout levain devait avoir disparu de chaque maison juive, le Seigneur Jésus a lavé les pieds de ses disciples et leur a donné ce commandement nouveau : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13) Être humble et extirper du cœur toute racine de mauvais sentiment, voilà ce qui était important à Ses yeux !

« Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère […] Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. » (Matt. 5:23-24 et 6:14)

Prendre le repas du Seigneur est donc un acte solennel, accompli dans la crainte de Dieu, et accompagné de la remise en ordre de toute notre conduite avant d’y participer, afin que nous puissions en retirer une bénédiction renouvelée de la part du Seigneur, et connaître la joie de la vraie communion fraternelle :

 

« Si nous marchons dans la lumière comme Dieu est Lui-même dans la lumière, alors nous sommes en communion les uns avec les autres, et (alors seulement) le sang de Jésus-Christ Son Fils nous purifie de tout péché. » (1 Jean 1:7)

 
 
 

Un texte très ancien riche de signification

Vers 1875 fut retrouvé un document de l’antiquité datant de la fin du premier siècle ou du début du second, « La Didaché ». Le manuscrit grec est intitulé « Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apôtres ». On y découvre la manière dont les premiers chrétiens célébraient le repas du Seigneur, et notamment ce très beau texte que devait lire celui qui était désigné pour présider à la Sainte Cène :

« Seigneur, les épis qui composent ce pain étaient autrefois dispersés dans les champs, et les grappes qui composent ce vin étaient dispersées sur les collines, il y a peu encore, et maintenant ces épis et ces grappes se trouvent rassemblés sur cette même table dans ce pain et ce vin… Qu’ainsi, bientôt, Seigneur, toute ton Eglise soit rassemblée des extrémités de la terre dans ton Royaume ! Maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! »

C’est ici ce qu’écrivait l’apôtre Paul : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce vin, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne ». Ce sont aussi les dernières paroles de la Bible : « Oui, Je viens bientôt ! Amen ! Viens Seigneur Jésus ! »


 
 
 

Il était transpercé à cause de nos crimes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie. Et l’Éternel a fait retomber sur Lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, Il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche, semblable à l’agneau qu’on mène à la boucherie… » (Prophète Esaïe – 760 ans avant J-C)

 

« Il a porté nos péchés en son corps sur le bois… Lui dont la meurtrissure vous a guéris » (1 Pierre 2:24 – Ier siècle)

 

« En entrant dans le monde le Christ a dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande. Mais tu m’as formé un corps. Tu n’as agréé ni holocauste ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens, pour faire Ô Dieu, ta volonté ! […] C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes […] C’est ce que le Saint Esprit nous atteste également; car après avoir dit : Voici l’alliance que je traiterai avec eux : après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur cœur et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a pardon de péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché. » (Épître aux Hébreux 10:5-18 – 1er siècle)


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