Infos chrétiens persécutés – Mars 2014.
Beaucoup de sujets de prière encore pour les chrétiens vivant en Afghanistan, en Syrie, en Egypte… Quelques nouvelles nous parviennent de l’AEM (Aide aux Eglises dans le Monde, oeuvre sociale chrétienne active dans le monde entier depuis 1969, fondée par le pasteur juif Richard Wurmbrand, qui a passé 14 ans de tortures et d’emprisonnement dans les cachots de Roumanie sous le pouvoir communiste).
AFGHANISTAN
En Afghanistan (31 millions d’habitants, 99% de musulmans) il n’y a pas de chrétiens officiellement, la constitution déclare l’Islam comme religion d’Etat. Le nombre exact de chrétiens est inconnu, il est supposé être de quelques milliers. Le pays est classé au 5ème rang dans l’index de persécution de Portes Ouvertes.
Le droit à la liberté de religion est certes garanti, mais ne s’applique pas aux convertis. En 2010 une télévision afghane a diffusé des clips et des photos privés de baptêmes et de réunions de prière de chrétiens afghans qui lui avaient été fournis. Cela a provoqué untel tollé dans tout le pays que le Parlement a même réclamé la peine de mort pour les chrétiens, malgré les accords internationaux signés pour le droit à la liberté religieuse. Ce qui, au fil des ans, avait été gagné péniblement en confiance et courage parmi les croyants a été détruit en un instant. Très lentement, l’église souterraine a depuis peu un peu repris le dessus. La pression de se conformer à l’Islam dans tous les domaines de la vie est aussi forte qu’auparavant, que ce soit dans la famille, au travail ou dans la vie publique.
Les Talibans, qui ont repris de la vigueur depuis leur défaite en 2001, ont annoncé en octobre 2011 sur un site internet la bataille pour l’éradication des chrétiens dans le pays. La vie de la communauté chrétienne a donc lieu totalement en secret. Il n’y a aucune église dans tout le pays, pas même pour les étrangers.
Il existe de nombreux témoignages encourageants d’Afghans qui montrent comment Dieu rencontre l’homme. C’est le cas de K. qui raconte : « Quand les Talibans ont pris Kaboul en 1996, j’ai quitté mon pays. J’ai vécu plusieurs années à l’étranger, et un jour, par curiosité, j’ai assisté à un service religieux dans une église. J’ai été tellement touché par la gentillesse, la joie et la louange que j’ai accepté que l’on prie pour moi. Une semaine plus tard environ, j’ai commencé à lire la Bible; cela m’a submergé, et j’ai senti quelque chose de sombre me quitter, et une grande joie m’envahir. » K. est maintenant de retour dans son pays natal et a trouvé des amis.
EGYPTE
« Une fois qu’un gouvernement décide quelles sont les religions acceptables et lesquelles ne le sont pas, le choix n’est plus fondé sur la conviction personnelle et n’est pas libre » explique le responsable des projets de l’AEM pour l’Egypte, « et la question sur le changement de religion reste sans réponse… Avec cela la nouvelle liberté n’existe déjà plus, en particulier pour les musulmans qui veulent quitter l’islam. L’inverse, c’est à dire se convertir d’une autre religion à l’islam, est toujours facilité et apprécié. »
SYRIE
Le docteur Heiner Bielefeldt est rapporteur spécial sur la religion et les croyances du Conseil des droite de l’homme des Nations Unies.
En novembre 2013, lors du congrès sur la persécution des chrétiens aujourd’hui, le professeur H. Bielefeldt a tenu un discours remarquable sur la liberté de religion, abordant le thème suivant : « Le rôle de la conversion dans la liberté de religion et la réponse politique »
Dans son discours de trente minutes, il a montré à partir d’exemples concrets, où et comment le droit à la liberté de religion, et en particulier le droit de changer de religion, est foulé aux pieds.
« Le changement est la question test, parce que sans cette possibilité la liberté de religion ne vaut presque rien » a-t-il déclaré, et il maintient fermement à l’égard de la liberté religieuse les trois composantes suivantes :
1-Le droit privé de changer de religion, 2-Le droit de ne pas être obligé d’en changer, 3-la possibilité d’être invité à changer de foi.
Se référant à une loi internationale, le professeur note que le droit de changer de religion doit être respecté par les 167 signataires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Et c’est précisément le changement de religion qui conduit encore à la discrimination ou à la persécution, en particulier dans les pays islamiques, et surtout si les parties concernées veulent quitter l’islam.
« Même en Jordanie, pays relativement libéral, les conséquences pour la famille lors d’un changement de foi en particulier quitter l’islam, sont pour certains peut-être pires que lors d’un crime : dissolution forcée du mariage, perte de la garde des enfants,… exclusion lors d’un héritage… »
Témoignage au pays des fils du désert :
Boutros al- K.(le nom a été changé) qui voulait utiliser les nouvelles libertés acquises lors du printemps arabe, s’est rendu avec d’autres croyants dans le pays voisin. Le but de ce voyage était d’encourager les quelques chrétiens qui y vivent. Comme les services de police fonctionnent à peine, ce sont toutes sortes d’organisations d’activistes qui font régner leur loi.
Les islamistes ont de ce fait répandu diverses rumeurs sur les chrétiens étrangers, et bientôt Boutros et ses partenaires étaient arrêtés par une milice. Ils ont été accuser « d’ébranler » la foi des musulmans. Afin d’obtenir des « aveux », les chrétiens ont reçu des décharges électriques et ont été battus, emprisonnés et placés dans des chambres froides, vêtus d’habits mouillés. Très vite, Boutros s’est plaint de fortes douleurs à la poitrine. A l’hôpital il a reçu des analgésiques, puis il a été remis en cellule, où il est mort peu après. Il avait deux jeunes enfants mineurs. L’AEM soutient sa famille ainsi que celle des autres chrétiens emprisonnés jusqu’à ce qu’ils soient expulsés vers leur pays d’origine. (plus de 3000 euros pour les coûts des soins d’urgence…)
Quelques paroles du Seigneur Jésus pour nos frères et soeurs dans la souffrance à cause de leur foi :
« Je vous le dis à vous mes amis : ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus… Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu.. Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez, ni de ce que vous direz; car le Saint-Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire. » (Luc 12:4-12)
« Il a été précipité l’accusateur de nos frères… ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau, et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort » (Apoc. 12:10-11)
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