Déporté, l’enfant juif a survécu…

Déporté, l’enfant juif a survécu…
Enfant juif déporté, il échappa à une mort certaine; puis il découvrit Yeshoua le Messie, cette fois pour être sauvé éternellement !

 
 
 

Avi, c’est son prénom de juif, et son témoignage a paru en 1992 dans le beau livre de Ben Hoekendijk « Douze juifs rencontrent le Messie ». Nous en rapportons ici quelques extraits, à la louange du Seigneur, qui n’a pas abandonné son peuple d’Israël, et dont les promesses de compassion et de restauration se réalisent aujourd’hui sous nos yeux.

 

 

bigquote Je suis né à Rotterdam. Ma mère était juive. Mon père était médecin spécialisé dans les maladies tropicales, il n’était pas juif. J’étais enfant unique. Hormis ma mère et moi, personne d’autre n’a survécu à la guerre. En 1942, l’oppression exercée par les occupants s’est grandement intensifiée, et nous devions porter l’étoile jaune. Un jour, quand j’avais onze ans, ma mère a été arrêtée dans la rue, parce qu’elle ne portait pas l’étoile jaune et qu’elle n’avait pas non plus ses papiers d’identité sur elle. Elle été reconduite à la maison, et pendant que les soldats allemands étaient dans la pièce, ils ont remarqué une photographie de moi sur la cheminée et ont demandé : « qui est-ce ? » Les soldats voulaient savoir où j’étais, mais ma mère a refusé de le leur dire. Alors ils l’ont battue jusqu’à ce qu’elle crie que j’étais à l’école. « Nous sommes venus chercher Avi M… » dirent-ils au directeur, qui refusa et les renvoya; mais ils revinrent, disant que ma mère avait demandé que je rentre, ce qui était un mensonge.

On nous a conduits, ma mère et moi, au commissariat de police. La nuit tombée, on nous a alors déplacés vers une grande baraque, où les allemands rassemblaient les personnes qu’on allait conduire en train dans les camps de concentration. Les conditions dans ces baraques étaient terribles. Les gens pleuraient, certains étaient battus et on savait que ce qui suivrait serait bien pire. Les SS commettaient les crimes les plus affreux sous mes yeux. J’avais onze ans, et je les ai vus battre des gens à mort. Pour la toute première fois, j’étais confronté à la mort.

En juillet 1942, on nous a transportés en train dans le camp de Judendurchgangslager, où ont été emprisonnés 106 537 juifs et quelques centaines de gitans. Chaque mardi, un train (sans fenêtre) partait en direction des camps d’extermination en Allemagne et en Pologne. On appelait cela « La rue du ciel ». pour 102 000 juifs, ce fut en effet le dernier train…

Il faisait presque nuit quand ma mère et moi sommes arrivés, les soldats ont poussé notre groupe misérable à l’intérieur. J’ai vu les tours de guet à côté de la clôture… Ce que je craignais le plus est arrivé : on m’a séparé de ma mère. Je n’avais jamais été séparé de ma mère jusqu’à cet instant. Elle était pour moi l’unique lien avec avec la maison et la vie. Je me disais : c’est la journée la plus misérable de ma vie. on m’a poussé vers une baraque où se trouvaient des couchettes à trois niveaux. Un autre garçon de mon âge, également de Rotterdam, a eu la couchette au-dessus de la mienne…

Le lendemain, les soldats nous ont ordonné de sortir du « lit » pour l’appel. J’ai appris qu’il fallait se tenir bien droit, et que si on regardait autour de soi on se faisait frapper. C’était tellement déroutant et décourageant ! Les adultes parlaient à voix haute de leurs craintes au sujet de la mort et ne se rendaient pas compte de l’impression écrasante que cela avait sur les enfants… Les allemands ont découvert que ma mère était infirmière, alors ils l’ont fait travailler dans une autre baraque. Pendant notre séjour de six mois dans ce camp, de juillet à fin décembre 1942, nous n’avions que les seuls vêtements que nous portions le jour où on nous avait arrêtés.Il faisait de plus en plus froid. Pas de chauffage dans les baraques, la vie est devenue de plus en plus lugubre… Nous n’avions ni argent ni privilège, comme certains qui avaient des droits spéciaux, je ne sais comment… J’avais constamment peur, car on devait tous nous envoyer en Pologne ou en Allemagne.

 

 

Puis une chose étonnante s’est produite : nous avons eu une chance de nous échapper ! Ma mère est entrée dans la baraque où j’étais assis et m’a conduit à l’écart. Elle m’a dit que la porte était ouverte et que nous pouvions nous enfuir. Probablement que le policier militaire était sorti pour un moment, laissant la porte ouverte. Nous n’avons jamais su s’il l’avait fait délibérément ou par erreur. Nous avons marché jusqu’à la grande porte de métal sur laquelle il y avait des barbelés, et nous l’avons vue entrouverte. « Allons-y » a dit ma mère, mais j’hésitais, j’avais peur. Ma mère a tout de même réussi à me convaincre, nous nous sommes glissés hors du camp.

La route menant au camp était raboteuse et étroite, les fermiers l’utilisaient pour se rendre à leurs champs. Nous étions libres, mais la peur d’être découverts nous dérobait toute joie. Si un véhicule d’allemands se trouvait sur la route, nous serions arrêtés, et notre sort serait pire. Nous avons marché quinze minutes , puis nous avons entendu arriver un véhicule. Deux policiers hollandais y étaient assis, et ma seule pensée était : ils vont nous amener au camp ! Mais un policier a chuchoté quelque chose à l’autre et a ensuite dit : « Vite, venez avec nous »… Ils nous ont conduit à la maison d’un homme de la résistance et lui ont demandé s’il pouvait nous aider davantage. Ma mère a demandé le nom des policiers qui nous avaient sauvé la vie. « Quand la guerre sera terminée, nous vous le rendrons ». Ils ont refusé bien-sûr… Après la libération, nous ne sommes jamais parvenus à les retrouver. L’homme de la résistance nous a conduit au train le lendemain et nous a dit que quelqu’un nous attendrait à la gare de Rotterdam… A notre arrivée, quelqu’un est venu droit vers nous : « Venez-vous d’Assen ? »… Nous nous sommes rendus compte que nous étions entre de bonnes mains.

Conduits à Den Haag, on nous a séparés. Ma mère est allée dans une cachette et moi dans une autre. Peu de temps après, ma mère a encore été arrêtée et transportée; mais elle a survécu, la seule de sa famille. J’allais la revoir après la guerre.

 

 

Quand je suis arrivé à ma cachette, la dame de la maison a dit : « Jeune homme, la première chose que tu vas faire, c’est dormir, car tu sembles totalement épuisé ». Elle m’a conduit dans une petite chambre où il y avait un lit bien fait, et elle m’a bordé. Elle pensait que j’allais pouvoir me reposer, mais ce n’était tout simplement pas possible. J’entendais encore les cris, et je voyais les choses les plus horribles se produire devant mes yeux : les choses que j’avais vues dans le camp et pendant nos déplacements. Ma tête tournait à cause de toute la peur et de toutes les expériences que j’avais connues…

Il était à peu près seize heures, le soleil brillait dans la petite chambre. J’étais assis dans le lit, les yeux remplis de larmes et les oreilles tendues au cas où quelqu’un serait encore venu me chercher. J’étais en état de panique extrême, en état de choc. Tandis que j’étais là, rempli de peur, la chambre ensoleillée est tout à coup devenue complètement obscure comme la nuit. je ne m’était pas vraiment rendu compte que l’obscurité était tombée, jusqu’à ce que je voie une forme dans le coin droit de la chambre, une forme brillante. Je ne pouvais distinguer ni le visage ni d’autres détails, seulement les bras, délimités par un contour brillant, et qui pointaient dans ma direction. Quand j’ai vu la forme, toute ma panique a immédiatement disparu. j’étais parfaitement calme. Je n’avais plus peur du tout. Cela a duré peut-être moins d’une seconde, je ne sais pas. Mais après, la chambre était comme avant, ensoleillée.

Je me suis glissé hors du lit et je suis descendu au salon, où ma « mère de cachette » était assise. Très surprise, elle m’a demandé : « Que fais-tu ? je viens tout juste de te border ! » La seule chose que j’ai dite, c’était : – Qui est jésus ? La dame m’a regardé avec étonnement : – Pourquoi le demandes-tu ? Je lui ai dit ce que j’avais vu. Elle était croyante et elle a dit : « Tu as vu le Seigneur. Assieds-toi et je vais te dire qui est Jésus. Elle m’a dit que Jésus est venu sur terre pour nous sauver, et qu’Il est le Messie promis. Au cours des jours suivants, elle m’a laissé lire la Bible, et un monde nouveau s’est ouvert à moi. J’ai consciemment suivi le Seigneur et je l’ai remercié chaque jour pour ce moment, le moment le plus difficile de ma vie, où Il m’est apparu. Je ne l’ai pas cherché, ce qui m’aurait été impossible parce que je ne le connaissais pas. C’est Lui qui m’a cherché.

 

 

De ma cachette, j’ai établi un contact avec un prédicateur à Rotterdam qui donnait chez lui des études bibliques auxquelles j’assistais, et où j’ai appris beaucoup de choses. Après la guerre, j’ai terminé mon instruction. Je suis allé à l’académie de design, et les soirs, j’allais à l’école de musique. Je jouais du piano. Plus tard j’ai étudié l’ergothérapie et travaillé pendant vingt ans dans divers hôpitaux. j’ai rencontré Esther, nous nous sommes mariés et nous avons eu notre première fille. Ma femme n’est pas juive; elle a grandi dans une famille chrétienne. Plus tard, nous avons émigré en Israël, dans le Néguev, car il n’y avait nulle part où vivre. C’est ainsi que nous sommes venus habiter à Beersheba…Pendant les toutes premières années, j’ai travaillé comme ergothérapeute avant de faire le travail que nous faisons maintenant. »

(En réponse à un appel du Seigneur, Avi et son épouse ont accueilli de nombreux drogués dans leur maison, pour environ trois mois chaque fois; presque tous ont été tirés d’affaire. Ils se sont occupés également d’un bébé aveugle, sourd et paralysé, qui avait été déclaré cliniquement mort suite à un étouffement, et que les parents n’ont pas voulu reprendre. Il fallait le nourrir toutes les vingt minutes par un tube inséré dans le nez. Son état s’est amélioré sensiblement. Avi était certain que Dieu avait un plan pour cet enfant qui avait été ramené à la vie après plus de trente minutes. « Peut-être l’amour est-il la seule chose qu’il puisse expérimenter, disait-il; même s’il n’entend pas et ne voit rien, de toute évidence, il en bénéficie ».)

« Notre famille a également accueilli deux autres enfants. Esther travaille à mi-temps dans une maison de retraite, c’est notre source de revenus la plus importante… Nous ne recevons aucune subvention pour l’accueil que nous réservons aux drogués, invités dans notre maison de trois pièces. Nous partageons tout avec eux : ce que nous avons et ce qui viendra à nous manquer. Ils partagent notre vie… Quant à moi, je suis peintre, j’ai fait des peintures de Jérusalem, j’ai illustré deux livres, participé à des expositions, mais ce n’est bien-sûr pas une source de revenus régulière. On pourrait vraiment dire que nous sommes pauvres.

Est-ce que je me considère comme juif messianique ? Eh bien, j’étais suffisamment juif pour être arrêté par les nazis, et pour qu’on me permette de m’installer ici. Ma mère a toujours dit que nous étions juifs, mais pas religieux… Je ne savais pas ce que cela signifiait… Je sais que je suis né d’une mère juive, ce qui veut dire selon la loi juive qu’on me considère comme juif. Tout comme Yéshua quand Il est venu sur la terre, né d’une mère juive. Je suis son disciple. Il m’a appris à manifester de la compassion. bigquote2

 

 

« Dieu ne brisera pas le roseau écrasé, Il n’éteindra pas la mèche qui brûle encore » (Livre du prophète Esaïe 42:3)


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