Jim Power le jeune paysan Maori

Jim Power le jeune paysan Maori
Témoignage de Jim Power, un jeune fils de paysan Maori. Le peuple Maori en Nouvelle Zélande eut connaissance de l’Évangile grâce à Taroré, une fillette dont nous avons rapporté l’histoire précédemment.

 
 
 

L’évangile de Taroré porta beaucoup de fruit jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. C’est étrange, cette puissance sommeillant au cœur du petit livre ! Elle franchit les frontières des tribus, celles des dialectes et celles du temps. L’histoire suivante me parvint directement, car elle me fut contée par l’homme qui la vécut lui-même, dans l’Île Nord de la Nouvelle Zélande.

Un paysan des environs de Wainuiomata attela son meilleur cheval à sa charrue afin de labourer un champ. Ce matin-là, le cheval était très récalcitrant. Il sautait à droite et à gauche, refusant de se laisser harnacher. Lorsque le paysan tenta d’utiliser la force, l’animal se cabra comme un cheval de cirque. Le paysan devint furieux. Il prit le fouet à l’envers et se mit à frapper cruellement sa bête.

Son fils, âgé de 22 ans – mon narrateur – accourut et saisit fermement le fouet. « Laisse-moi m’occuper du cheval » dit-il calmement à son père, « ce n’est pas la bonne manière ». Le père gronda : « Connais-tu les chevaux mieux que moi…? » Néanmoins il céda.

Le jeune-homme prit d’abord une bonne poignée de chardons et les présenta au cheval. Puis il se mit à caresser le front et le cou de l’animal. Le cheval accepta le fourrage et se calma. Ensuite le jeune paysan prit par les rênes son compagnon de travail et le conduisit quelque cent mètres à travers champs. Il ne cessait de lui parler doucement. Alors il le ramena à la charrue et l’attela. Le cheval ne regimba pas. Sans aucune tentative de rébellion, il tira la charrue.

Le père revint et dit : « Comment as-tu fait ? ». Le fils répondit : « Quand deux insensés doivent travailler ensemble, cela ne donne rien. Change ta propre attitude vis à vis des bêtes et tu n’auras plus à t’en plaindre ». Ce fut un peu dur pour le paysan de devoir accepter une leçon de son fils…

Mais qui était ce jeune paysan, et qui lui avait donné cette sagesse ? Nous aurons la réponse en lisant le récit de sa vie.

 
 
 

Jim Power à la ferme

Une jeunesse bien dure avait été son lot. Son père et sa mère étaient des mécréants qui blasphémaient au lieu de prier. Les termes « église » ou « diable » étaient bannis de leur existence. Ils élevaient leurs enfants à coups de bâton. Jim raconta qu’il avait reçu tellement de coups de son père que son postérieur en était comme engourdi ou paralysé.

Un exemple terrible parmi d’autres doit être rapporté. Jim avait la grippe. Il était depuis deux jours au lit avec de la fièvre. Dans la cuisine, sa mère dit à son père : « Le garçon ne va vraiment pas bien aujourd’hui ». -« C’est ce que nous allons voir » rétorqua le père ». Il prit sa canne habituelle, courut à la chambre et découvrit le garçon. Alors il se mit à battre furieusement le malade jusqu’à ce que son corps se couvrit d’ecchymoses et d’enflures. C’était là sa cure, son traitement médical !

Après cet incompréhensible accès de brutalité, le jeune homme, tout fiévreux qu’il fût, quitta le lit et s’échappa de la maison. Il était résolu à se trouver un autre travail. Il était âgé de 21 ans et n’avait jusqu’à présent reçu aucune rémunération pour son travail à la ferme paternelle. Pas même quelque argent de poche.

C’eût été facile pour Jim que de se défendre contre les mauvais traitements de son père. Mais il avait toujours observé le quatrième commandement et de ce fait il n’aurait jamais porté la main sur son père. Il trouva rapidement un « job » pour des travaux de terrassement. On offrait un salaire de 12 dollars par semaine. Un sentiment de bonheur envahit Jim lorsque, pour la première fois à 21 ans, il toucha une paie. Malgré cet emploi, il donnait encore des coups de main à la ferme. Le matin avant de se hâter vers son lieu de travail, il trayait encore 18 vaches. Même chose le soir, après les travaux sur la route. Lorsque son patron entendit parler de ces tâches supplémentaires, il fut étonné et dit : « Cela représente deux pleines journées de travail en une seule ». Après quelques mois le chef d’équipe le proposa pour l’avancement, car Jim était un abatteur de besogne.


Le 'Livre de magie' efficace

Au cours de sa vie sans joie à la ferme paternelle, Jim recherchait une compensation intérieure. Il pensait la trouver dans des livres d’occultisme. Il commença l’étude du spiritisme, de la magie et de la divination. Il lisait, sondait, et tentait mainte expérience. Mais la paix, il ne la trouvait pas. Devant cet échec, l’idée lui vint de se faire initier par un vieillard à la fameuse sorcellerie maorie. Jim avait connu beaucoup de Maoris âgés et sereins. Il attribuait ce calme aux vieilles coutumes secrètes des tribus…

Un Maori très âgé, au visage rayonnant, entendit la requête de Jim. Une ombre passa alors sur le visage de l’ancien. Mais il se reprit très vite et dit : « Je veux te montrer le chemin de la paix, mais sur une autre voie que celle où tu la cherches ».

Ayant dit cela, le vieux Maori tendit la main vers une étagère et saisit un livre usagé, presque en lambeaux. La couverture manquait, et les premiers mots étaient presque illisibles. Le Maori connaissait bien ce livre. Il en lut un passage au jeune-homme interloqué, l’histoire de la nativité en Luc chapitre 2 : « Voici, je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ! »

Alors le Maori, qui était un chrétien de mûre expérience, ouvrit l’entendement de son auditeur à cette nouvelle : « Une grande joie pour TOUT le peuple… Tu en es aussi ». Les paroles de l’ancien tombèrent dans l’âme du jeune-homme comme une pluie longtemps attendue sur une terre aride. Jim était venu pour se faire initier à la sorcellerie maorie, mais il succomba à une « magie » bien plus puissante, la plus forte qui soit : celle de l’Évangile !

Lorsque le vieux Maori eut terminé, Jim dit : « Lorsque tu as pris ce livre sans couverture, je pensais qu’il s’agissait d’un manuel de magie très utilisé et très efficace ». – « Efficace, il l’est » répliqua le Maori. « Il a une telle efficacité qu’il a déjà « ensorcelé » et transformé beaucoup de cœurs. L’absence de couverture est liée à une histoire. Ce livre était le trésor d’une enfant maorie, fille d’un chef, qui y trouva la foi et par la suite, il devint pour beaucoup le poteau indicateur du chemin de paix ». Jim connut alors l’histoire de Taroré, qui le préoccupa longtemps encore.


Conversion et vie nouvelle

Sur le chemin du retour,, le jeune-homme entendit dans son cœur l’écho de ces paroles : « … Grande joie pour tout le peuple… J’en suis également… »

La décision que prit alors Jim, ce fut d’acheter une Bible. La lecture des anciens récits allant de la création à la conquête de Canaan suscitèrent en lui une crise. Plusieurs fois il lut dans les livres de Moïse que les magiciens devaient être mis à mort sur l’ordre de Dieu. Il était assez intelligent pour établir une relation entre ses propres livres d’occultisme et les œuvres de magie mentionnées dans la Bible. Ses yeux s’ouvrirent, et il reconnut qu’il lui était impossible de lire à la fois la Bible et les livres d’occultisme. Les deux ne pouvaient s’accorder. Il décida de s’informer plus avant sur la sorcellerie. A vrai dire, il conserva ces grimoires durant des années et il ne les brûla que lorsqu’un missionnaire l’en pria.

L’étude de la Bible n’avait lieu que le dimanche, les jours de la semaine étant surchargés de travail. Les chapitres lus le dimanche l’accompagnaient en esprit toute la semaine. Durant la traite ou sur la route, il avait des moments de libre méditation car un travail machinal n’absorbe jamais totalement l’esprit. Le jour vint où Jim, conduit par sa seule Bible, livra sa vie au Seigneur Jésus. Il Lui confessa tous ses péchés et reçut la certitude du pardon. A cette heure décisive, aucun directeur spirituel n’était là pour le conseiller. Pas un seul croyant dans les environs de la ferme paternelle. Seule sa rencontre avec le chrétien maori lui avait prouvé qu’il y avait des hommes pour qui la Bible n’était pas un livre mort. Lors de cet entretien, il n’était pas encore « mûr » pour la conversion; mais maintenant seulement, au bout de quelques mois, il faisait la grande découverte d’Hébreux 4:12 : « La Parole de Dieu est vivante et efficace ».

Le jour suivant, Jim alla trouver ses parents et déclara : « Cette nuit, j’ai livré ma vie à Jésus. Tout est devenu nouveau pour moi ». A l’ouïe de cette confession, sa mère se mit à rire et à blasphémer : « Te voilà sur le point de devenir fou. Sors-toi ces chimères de la tête ! » Son père ajouta : « Au bout de trois semaines, tu constateras que tout est comme avant. A ton âge, j’avais de telles idées, et cela m’a passé ».

Les jours et les semaines qui suivirent, Jim fut observé par ses parents. Un fait vécu les étonna. Un matin, comme d’habitude, Jim trayait les vaches. Les bêtes étaient nerveuses. Avant qu’il ne put l’en empêcher, l’une d’elles renversa un seau plein de lait, mais avec une telle violence que le jeune-homme fut trempé de la tête aux pieds. Dans cet incident Jim reconnut aussitôt la ruse de l’ennemi qui cherchait à le mettre en rage, comme c’était le cas auparavant. Mais il se hâta de dire : « Merci Seigneur de ce que je ne suis plus coléreux ! » L’attaque était déjouée. Son père, qui le trouva couvert de lait, s’étonna de ce qu’il fut si calme.

Une autre fois la situation fut pire. Il y avait alors à la ferme un cheptel de 90 vaches et dix chevaux. Un matin, les vaches étaient surexcitées. Le père n’osait plus pénétrer dans le troupeau. Il dit à son fils : « Je te laisse faire ». A vrai dire, Jim ne connaissait pas de recette secrète pour apaiser les vaches en folie. Mais il avait sur son père deux avantages : il savait prier, et il ne frappait plus les bêtes comme il le faisait naguère. Comme nous l’avons vu au début de cette histoire, le père eut vite compris que quelque chose de bien se passait en son fils. Il le vit aux bêtes qui, de mois en mois, devenaient plus calmes. Les vaches et les chevaux changèrent d’attitude parce qu’ils étaient traités avec plus d’amour et de patience.

Un seul bastion demeurait imprenable : la mère. Elle fulminait contre le lecteur de la Bible. Un jour, elle saisit le Saint Livre et en frappa plusieurs fois le fils  à la tête. Une autre fois elle cacha la Bible; Jim dut en emprunter une chez le voisin. Cela contraria la mère qui se mit à l’insulter. Mais le Seigneur était avec ce jeune paysan qui avait traversé dans sa jeunesse de tels abîmes de dureté impitoyable.

Après que les chevaux et les vaches se furent « convertis », le tour d’un autre arriva.


Dieu fait justice

L’exemple du fils eut son effet sur le père. Son premier pas vers la réconciliation fut de demander à Jim d’abandonner ses travaux de cantonnier pour revenir travailler à plein temps à la ferme. En même temps il lui donna pour ses services passés 500 dollars néo-zélandais. Jim accepta.

Mais il y eut plus encore. Alors que Jim était en train de lire la Bible, son père entra dans la chambre et lui dit non sans hésitation : « Garçon, ce que tu as, il me le faut. J’ai été très injuste envers toi. Je t’en prie, pardonne-moi ». Jim était abasourdi, mais il reconnut aussitôt l’oeuvre du Seigneur. Il pardonna à ce père qui l’avait si souvent battu jusqu’au sang et traité comme un esclave. Alors quelque chose d’imprévu se passa. Le père confessa au fils des péchés terribles. Jim voulut l’en empêcher : « Je ne veux pas entendre cela. Arrête ! Va chez un pasteur ! » – « Non » répliqua le père, « j’ai péché contre toi et contre Dieu. Cela doit être mis en ordre. Je n’ai pas confiance dans les pasteurs de cette région. Tu m’as amené à Jésus, c’est pourquoi tu dois entendre mes fautes ». Pour le fils, ce fut atrocement pénible, le père lui confessant des péchés affreux. Mais il ne pouvait l’en empêcher.

Dans cette famille, ce fut une grande victoire. Cependant la mère résistait toujours. Elle raillait : « Vous finirez à l’asile d’aliénés. Vous avez complètement perdu la raison ». Mais elle ne pouvait empêcher l’Esprit de Dieu de faire son oeuvre au sein de la famille. Une sœur de Jim, et plus tard un frère parvinrent également à la foi. En dernier lieu, la plus jeune sœur, qui avait le plus longtemps résisté, vint aussi à Jésus. L’atmosphère de la ferme fut profondément transformée. Seule la mère s’en alla impénitente vers l’éternité.


 
 
 

Ce qui est frappant dans cette résurrection spirituelle, c’est qu’en aucun cas on ne voit apparaître un pasteur ou un missionnaire. Ces conversions proviennent uniquement de la Bible. Aujourd’hui il en est encore de même à la ferme. Jim a rassemblé autour de lui les croyants des environs. Ils lisent la Parole de Dieu, prient ensemble et forment ainsi une petite communauté dans l’esprit du livre des Actes : enseignement apostolique, communauté des enfants de Dieu, fraction du pain, prière. (Actes des Apôtres 2:42).

Il est bon d’avoir de tels exemples. Car cela représente l’Eglise de l’avenir, celle des temps troublés de la Fin qui approchent : quelques frères et sœurs réunis et le Seigneur Jésus au milieu d’eux. L’époque du pastorat organisé et de la direction centralisée des églises prendra fin, au temps de la persécution précédant le retour de Jésus.

Le programme de l’avenir sera : plus de pastorat, plus d’organisations officielles. Mais la Parole de Dieu restera, et le Seigneur Jésus reviendra.


 

Source : La Dynamite de Dieu de R. Monod

 
 
 

« Moi Je Suis le Bon Berger. Je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène. Elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un Seul Berger. Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles Me suivent. Je leur donne la Vie éternelle et elles ne périront jamais. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Moi et le Père nous sommes UN. » (Ev. de Jean 10)


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