Mary Jones et sa Bible

Mary Jones et sa Bible
Histoire de Mary Jones, une petite fille qui rendit la Bible accessible à des millions de personnes.

 
 
 

Qui n’a jamais entendu parler de Mary Jones, cette petite fille du Pays de Galles qui, par à son désir ardent de posséder une Bible, fut à l’origine de la Société Biblique Britannique et Etrangère, rendant ainsi la Parole de Dieu accessible à des millions et des millions de personnes dans le monde entier. Une belle histoire à raconter aux enfants, mais pas seulement…

 
 
 

Nous sommes en 1784, et en ce temps-là encore, un très petit nombre parmi le peuple a appris à lire. De plus, se procurer une Bible est un luxe, car les livres coûtent très cher, tellement cher que la plupart du temps, même les pasteurs n’en possèdent pas une personnellement. S’il y en a une dans le village, les gens viennent à l’église pour en écouter la lecture, et pour admirer ou toucher le Saint Livre de Dieu.

Avant de commencer notre histoire, il faut se souvenir que c’est seulement à partir des années 1450, donc plus de 300 ans avant la naissance de Mary Jones, que la Bible a pu être imprimée en plusieurs exemplaires à la fois, grâce à l’invention de Gutenberg en Allemagne. Auparavant, elle était recopiée à la main, sur des rouleaux de papyrus, puis sur du papier, qui fut inventé par les chinois, en l’an 105 après Jésus-Christ. Mais pour cela il fallait savoir lire et écrire, et il fallait aussi de l’encre, difficile à trouver en Europe. Ainsi, à la fin du Moyen-Âge, la Bible n’était disponible que dans 67 langues parlées dans le monde. Il y avait environ 7000 langues, cela ne représentait donc même pas 1% !

Tous ces gens qui ne pouvaient pas lire ne savaient donc pas ce qui était écrit dans la Bible, de la part de Dieu. Ils entendaient souvent des enseignements faussés; des rumeurs folles et beaucoup de superstition se répandaient par la religion. La misère, les famines, les épidémies, avaient plongé les populations dans le désespoir. Il fallait un grand réveil, et beaucoup de vrais chrétiens priaient pour que le Seigneur intervienne, en Europe particulièrement.

C’est alors que l’imprimerie fut inventée, amenant un nouveau zèle pour étudier la Parole de Dieu et pour la faire connaître au monde entier, comme au temps des apôtres après la résurrection du Seigneur Jésus. Dieu allait se servir d’une petite fille, comme Il s’était servi autrefois de jeunes enfants en Israël, pour faire du bien à beaucoup d’hommes et de femmes malheureux et complètement ignorants au sujet de la Bonne Nouvelle du salut.

 
 
 

« Ô Dieu ! Tu es grand et tu fais des prodiges ! » (Psaume 86:10)

Il y a plus de deux cents ans maintenant, la petite Marie Jones grandit dans une humble chaumière de la campagne galloise. Chaque dimanche elle se rend au village avec ses parents pour assister au culte dans la chapelle, et là elle écoute avec émerveillement ce que le pasteur lit dans sa vieille et grosse Bible. Un désir brûle de plus en plus fortement dans son coeur : apprendre à lire, afin de pouvoir découvrir elle-même tout ce qui est écrit dans ce Livre extraordinaire !

Mais comment apprendre à lire ? Il n’y a pas d’école dans son village, et personne qui puisse l’aider.

Mary vient d’avoir dix ans. Un soir, son père rentre à la maison avec un grand sourire aux lèvres : « Mary, une école s’est ouverte, à environ une heure de marche d’ici, et tu pourras t’y rendre si tu veux dès la semaine prochaine ! » Mary comprend que le Seigneur a exaucé la prière de son coeur, et par tous les temps, pieds nus quelquefois, elle va marcher deux heures en tout chaque jour, tellement heureuse et appliquée qu’elle se retrouve bientôt première de la classe.

Maintenant elle sait lire, mais où pourrait-elle trouver une Bible ? Un gentil voisin qui en possédait une en Gallois, à trois kilomètres de là, lui permet de venir chez lui chaque samedi soir, pour une heure environ. Plus elle lit la Bible, plus Mary désire s’en procurer une pour elle seule. C’ést un rêve fou, un achat hors de prix, mais elle commence à économiser dans ce but. Courageusement elle emploie tout son temps libre pour travailler – un sou par ci, un sou par là. Elle apprend à coudre, élève des poulets et vend des oeufs au marché; elle ramasse du bois mort pour ses voisins et aide les mamans, garde les jeunes enfants… Chaque petite pièce est précieusement déposée dans la tirelire. Mais un jour son père tombe malade, il ne peut plus travailler, et Mary va puiser dans ses économies pour aider ses parents. Pendant six longues années, elle travaille de toutes ses forces et réussit à rassembler la somme nécessaire à l’achat d’une Bible !

Mais où trouver une Bible en Gallois ?

 
 
 

Son instituteur lui apprend qu’elle peut en acheter une chez le pasteur Thomas Charles qui habite la ville de Bala, distante de quarante kilomètres. Un matin très tôt, elle se met en route, traverse rivières, monts et vallées, et tard dans la soirée elle arrive enfin à Bala, épuisée. La nuit tombe, elle frappe de porte en porte et demande où habite le pasteur Charles. C’est le pasteur local qui la loge pour la nuit et la conduit le lendemain matin chez Monsieur Charles. Celui-ci la reçoit avec bienveillance et écoute son histoire : « Vous savez, j’ai tellement aimé la Bible dès la première fois où j’en ai entendu la lecture ! J’étais toute petite, c’était lors d’une rencontre à laquelle mes parents assistaient. J’ai appris à lire à l’âge de dix ans, et maintenant j’aimerais avoir ma propre Bible ! »

Le pasteur Charles n’en croyait pas ses oreilles : « Veux-tu dire que tu as fait quarante kilomètres à pieds pour obtenir une Bible ? » demanda t-il.

– « Oui Monsieur, et j’ai l’argent nécessaire pour l’acheter !

– Jeune fille, comment as-tu pu réunir assez d’argent pour acheter une Bible ? Si j’ai bien compris, tes parents sont tisserands, et pauvres…

– Oh, j’ai travaillé et j’ai économisé pendant six ans, Monsieur; j’ai fait des raccommodages pour des voisins, j’ai élevé des poules pour vendre des oeufs, j’ai ramassé du bois mort, et aidé les gens de mon village… Finalement, j’ai réussi à rassembler la somme nécessaire ! »

Mary serre dans ses mains la bourse remplie de ses précieux sous. Thomas Charles est atterré et se tourne vers l’autre pasteur : « M. Edwards, je suis malheureux de voir cette jeune fille si intelligente et si vraie dans sa foi chrétienne; elle a fait tout ce chemin à pieds pour acheter une Bible, et je n’en ai aucune en réserve – pas une seule ! Et je n’en aurai plus, car la société de distribution de livres religieux refuse d’imprimer de nouvelles Bibles en Gallois ! »

En entendant ces paroles Mary est bouleversée. Elle éclate en sanglots sans pouvoir se contrôler, à la pensée qu’elle va devoir rentrer bredouille après avoir tant espéré, tant travaillé depuis des années. Le pasteur Charles, ému de compassion, se lève et pose sa main sur la tête de la jeune fille :« Mary, tu auras ta Bible. L’une des Bibles commandées est pour quelqu’un qui sait lire aussi l’anglais; je vais te la donner ! »

Il se dirige vers une étagère, saisit une Bible en Gallois et la tend à l’adolescente, maintenant submergée de joie et d’émotion. Mary entreprend aussitôt les quarante kilomètres du retour, avec son précieux trésor sous le bras. Que de jours merveilleux s’ouvrent désormais devant elle, et pour tous ceux qui l’entourent…

 
 
 

L’histore de cette jeune fille bouleversa le pasteur Charles. Il la raconta en 1802 aux membres de la Société de distribution de littérature religieuse et leur soumit l’idée de créer une nouvelle société qui imprimerait des Bibles en Gallois. Un pasteur baptiste, Joseph Hughes, fut très touché par l’expérience de Mary Jones. Il se leva et déclara : « Très certainement, une société peut être mise sur pied pour cela. Mais si nous le faisons pour le Pays de Galles, pourquoi ne pas le faire également pour toute la Grande Bretagne ? Et pourquoi pas pour le monde entier ? »

Ainsi naquit la Société Biblique Britannique et Étrangère… La foi et l’amour d’une humble jeune fille pour la Parole de Dieu ont préparé le chemin pour rendre cette Parole divine accessible à des millions de personnes dans le monde, redonnant un zèle nouveau pour l’étude de la prophétie biblique, pour l’essor des missions, et contribuant sans doute largement aux grands réveils qui suivirent cette époque, au Pays de Galles notamment. (Voir article « les marques d’un vrai réveil »)

Vous pouvez voir la Bible de Mary Jones, qui est gardée dans la bibliothèque de l’Université de Cambridge. Voici ce qu’elle a écrit sur la dernière page :

Mary Jones was born 16th of December 1784.

I Bought this in the 16th year of my age. I am Daughter of Jacob Jones and Mary Jones His wife. the Lord may give me grace. Amen.

Mary Jones His [is] The True Onour [owner] of this Bible. Bought In the Year 1800 Aged 16th.

(Mary Jones née le 16 décembre 1784. J’ai fait cet achat dans ma seizième année. Je suis la fille de Jacob Jones et de Mary Jones sa femme. Puisse le Seigneur m’accorder sa grâce. Amen. Mary Jones est le véritable propriétaire de cette Bible. Achetée en 1800, à l’âge de 16 ans.)

 
 
 

Cent ans plus tard, la Bible était éditée en 524 langues (au lieu des 67 traductions existantes lorsque Mary se procura la sienne), et 204 millions avaient été distribuées ! Qui pourra jamais en évaluer les résultats, partout et en toutes circonstances ? Aujourd’hui, la Bible est traduite en plus de 2000 langues, en entier pour la plupart ou en portions dans quelques dialectes, et elle demeure le Livre le plus imprimé au monde : plus de deux milliards d’exemplaires depuis l’époque de Gutemberg !

L’oeuvre n’est pas encore achevée, l’Eglise a toujours pour mission de répandre la Parole de Dieu, jusqu’à la venue du Messie dans sa gloire, Jésus Christ la Parole faite chair… Souvenons-nous toujours de Ses paroles dans l’Evangile de Jean et dans Apocalypse :

 
 

« Si quelqu’un m’aime il gardera ma Parole » (Jean 14:23)

 

« Parce que tu as gardé la Parole de la persévérance en Moi, Moi aussi je te garderai hors de l’épreuve qui va venir sur tous les habitants de la terre ! » (Apocalypse 3:10)


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