Une vie livrée entièrement : Erino Dapozzo

Témoignage d’Erino Dapozzo : Une vie livrée entièrement.

Erino Dapozzo est italien, né à Gênes en 1907. Il a grandi en Suisse où sa famille, d’origine noble et très riche, avait émigré pour trouver du travail, après avoir perdu toute sa fortune. Puis surgit la crise économique de 1920, et la famille Dapozzo doit partir en France où le travail ne manque pas : il faut reconstruire les villes et les villages qui ont été détruits pendant la Grande Guerre.

La maman s’était convertie au Seigneur en Suisse, puis le papa, après beaucoup de luttes. Mais à Paris, le père et ses cinq garçons travaillent dur et utilisent leur temps libre pour évangéliser et distribuer des traités. Erino a seize ans. Plus tard ils déménagent vers la banlieue parisienne dans leur propre maison et fondent une entreprise de construction. Une petite assemblée va naître chez cette belle famille de chrétiens, elle existe encore aujourd’hui près de Palaiseau.

Erino a fait plusieurs séjours en Suisse, il connait l’allemand, aussi lorsque la Deuxième Guerre Mondiale éclate, il doit faire l’interprète entre les autorités françaises et celles de l’Occupation. Il est marié, et son épouse attend leur quatrième enfant lorsqu’il est arrêté par la Gestapo et condamné à mort pour avoir aidé des malheureux à s’enfuir, ayant eu  accès à certains documents. C’est le fils d’un homme sauvé par lui qui le dénonce ! Sa situation de famille lui permet d’être déporté et non fusillé…

Dans les camps en Allemagne, il va vivre d’extraordinaires expériences de foi, et être en bénédiction à beaucoup de prisonniers désespérés. Il raconte cela dans la petite brochure « Hambourg ». Lui-même, ayant été brutalisé, devra se servir d’une pelle attachée à son bras cassé, sans aucun soin. Ne pouvant plus travailler, il aurait été tué, mais Dieu l’a guéri miraculeusement. Pendant de longs mois il connaîtra bien des tourments, mais il reste un homme joyeux, plein d’enthousiasme et de courage.

Contre toute espérance il obtient une autorisation signée de Himler lui-même pour se rendre en Suisse auprès de sa famille !

Après la guerre, il se consacre à plein temps à l’évangélisation. Il avait déjà beaucoup  voyagé en Europe de par son travail, et de nombreuses petites assemblées se forment, surtout en Italie. Il doit faire face à la colère du clergé, et il est très affecté aussi par l’état des églises en général : mondanité,  superficialité, amour de l’argent, matérialisme…

A cause de son indulgence, envers ses employeurs qui ne payaient pas toujours les factures, à cause  aussi de sa générosité pour aider les frères évangélistes dans le besoin, la famille Dapozzo vivait très modestement, avec très peu… Erino a notamment payé et offert pour des réunions plus de  vingt cinq grandes tentes à des frères sérieux qui avaient vraiment à coeur l’évangélisation de son pays. Mais il s’est toujours montré désintéressé, considérant que c’était l’affaire du Seigneur.

Vous pourrez écouter quelques-uns de ses messages que nous avons rassemblés pour vous au bas de cet article. Que chacun juge, en comparaison avec ce que nous entendons de nos jours, quant à « l’indispensable  nécessité de moyens financiers importants pour pouvoir porter du fruit pour le royaume de Dieu ! »

Ce serviteur de Dieu qui en a tant produit n’a jamais demandé ni argent, ni soutien, ni reconnaissance; il a dépensé sans compter temps et forces pour voyager, visiter les frères isolés; il a travaillé durement pour lui-même et sa famille (cinq enfants en tout), puis pour soutenir ceux qui n’avaient pas assez pour vivre en travaillant à plein temps dans l’oeuvre de Dieu, et par son propre labeur il pourvoyait même à un abri pour des réunions s’il le fallait ! Un homme humble, effacé, mais plein d’assurance et de foi, dont la vie nous donne de grandes leçons, ainsi que vous pourrez le découvrir.

Le frère Dapozzo nous a quittés en 1974. Que penserait-il aujourd’hui en visitant les églises en Occident ? Le mot « prospérité », ou « succès », sonnerait  bien différemment à ses oreilles, et sans-doute en expliquerait-il la vraie signification à tous ceux qui recherchent les méthodes plutôt que la direction divine… Mais, si nous relisions la vie de Jésus, les Actes des apôtres … ?