
Un pardon total et entier.
Un certain nombre de passages dans les Écritures prescrivent le pardon des injures, pardon sans condition, qui, positivement, ordonne de rendre le bien pour le mal, qui commande aux chrétiens de bénir ceux qui les maudissent, de prier pour ceux qui les persécutent et les traitent méchamment. Dans ces cas, la repentance supposée et le regret de la personne en faute sont tous deux hors de question.
Il n’y a pas d’égoïsme dans la charité chrétienne. Son pardon est purement spontané, purement gratuit. Il n’est acheté à aucun prix. Il ne marchande pour rien. Il ne stipule pour rien. Il ne veut rien recevoir. Il n’a rien en réserve en échange de son propre acte.
Sans compensation, sans rémunération, sans équivalence d’aucune sorte, il veut faire, comme conséquence de sa propre libéralité, ce qui, autrement, serait seulement l’effet de la plus ample et suffisante réparation. Il ne veut même pas garder le souvenir du passé. Il veut traiter l’offenseur comme si rien n’était arrivé, qu’aucun souvenir ne soit gardé de ce qui s’est passé, et qui rabaisserait cet homme à ses propres yeux. Il ne veut pas lui donner l’impression de la plus petite différence de sentiment, s’il compare l’état actuel avec le passé.
Le pardon doit être donné du coeur s’il veut être un argument devant notre propre Père et Juge, pour qu’Il nous traite nous-mêmes avec indulgence.
(Source : Edouard Greswell, Vocation Céleste N° 83)