La leçon des Rékabites. Lecture : Jérémie 34 et 35.
Le roi de Jérusalem vient de désobéir gravement aux ordres de l’Eternel, lui et tout le peuple de la ville : « Vous aviez conclu l’alliance devant moi, dans la maison sur laquelle mon Nom est invoqué, mais vous êtes revenus sur votre décision, et vous avez profané mon Nom… C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel : vous ne m’avez pas obéi… Voici : je donnerai mes ordres à vos ennemis, ils prendront Jérusalem et la brûleront par le feu. Et je ferai des villes de Juda une désolation sans habitants. » (34:15,16,21,22).
La parole de Dieu est adressée à Jérémie le prophète en ces mots : « Va à la maison des Rékabites et parle-leur; tu les conduiras à la maison de l’Eternel, dans une des chambres, et tu leur offriras du vin à boire. » (35:1-2) Toute la maison des Rékabites est ainsi invitée par le prophète, et de la part de l’Eternel, dans le temple pour prendre une coupe de vin. Mais unanimement tous refusent : « nous ne boirons pas de vin, car Yonadab, fils de Rékab notre père, nous a donné cet ordre : vous ne boirez pas de vin, ni vous, ni vos fils, et vous ne bâtirez pas de maison, vous ne sèmerez aucune semence, vous ne planterez pas de vigne et vous n’en posséderez pas; mais vous habiterez sous des tentes toute votre vie, afin que vous viviez longtemps à la surface du territoire où vous êtes immigrants. Nous obéissons à tout ce que nous a ordonné Yonadad, fils de Rékab notre père. » (35:6-8) Alors Dieu parle à Jérémie et dit : « Va, tu diras aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : ne recevrez-vous pas la leçon ? N’obéirez-vous pas à mes paroles- Oracle de l’Eternel ? On a maintenu les injonctions de Yonadab fils de Rékab… Ils ont obéi à l’ordre de leur père. Et moi, je vous ai parlé, je vous ai parlé dès le matin, et vous ne m’avez pas obéi. Je vous ai envoyé mes serviteurs les prophètes… mais vous n’avez pas tendu l’oreille, vous ne m’avez pas obéi. Oui, les fils de Yonadab maintiennent l’ordre que leur père leur a donné, et ce peuple ne m’obéit pas ! A cause de cela, ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël : Yonadab, fils de Rékab, ne manquera jamais de descendants qui se tiennent en ma présence ! » (35:13-15 et 19).
Voici donc un clan de nomades, issus des Qéniens, dont il nous est peu parlé dans la Bible (Voir Gen.15:19, 1 Chr. 2:55 et 2 Rois 10:15-23), et dont les pères semblent avoir adopté le Dieu d’Israël. Il ont d’ailleurs choisi d’habiter à Jérusalem, fuyant les armées des rois ennemis de cette ville. Par leur fidélité et leur loyauté envers leurs pères, ils furent agréables au Seigneur et donnés en exemple à tout Israël ! Ils récoltèrent une bénédiction supérieure aux biens de la terre : aujourd’hui encore, il y a dans leur descendance au moins un disciple, une famille, fidèle au Seigneur, Dieu l’a promis !
Mais pour nous, plus que l’exemple de respect et d’obéissance au Seigneur, il y a certainement d’autres enseignements à retirer des prescriptions données par Rékab à ses descendants :
-Ils devaient habiter sous des tentes. Comme Abraham qui avait les yeux fixés sur la cité céleste (Héb. 11:8-10), nous sommes étrangers et voyageurs sur cette terre (Héb. 11:13). Nous ne devons pas attacher notre coeur aux biens d’ici-bas. « Lorsque tu bâtiras et habiteras de belles maisons, lorsque ton gros et ton menu bétail se multiplieront pour toi et que tout ce qui est à toi se multipliera, prends garde d’oublier l’Eternel ton Dieu qui t’a fait sortir de la maison de servitude. » (Deut. 8:12-14). C’est pourquoi chaque année, le peuple d’Israël devait fêter pendant huit jours la fête de Souccoth, sous une soucca (tente, hutte) afin de ne pas oublier tout cela. L’apôtre Paul parle aussi de notre corps comme « d’une tente qui se détruit et dans laquelle nous gémissons, désireux de revêtir notre domicile céleste. » (2 Cor. 5:2-4). L’apôtre pierre également (2ère épitre 1:13-14).
-Ils ne devaient pas boire de vin : les naziréens dans la Bible, consacrés au seigneur dès avant leur naissance comme Samson, ou bien ayant fait un voeu de naziréat, s’abstenaient de tout fruit de la vigne. Le vin est symbole de réjouissance sur la terre, mais ils ne devaient pas confondre l’euphorie causée par le vin avec l’onction de l’Esprit saint. Les joies de la terre ne doivent pas masquer la joie du salut qui vient du seigneur, la joie de la cité céleste qui nous attend. Le Seigneur Jésus prenant la coupe avec ses disciples au soir de la dernière Pâque leur dit : « je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » (Matt. 26:29) « Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem… et j’entendis du trône une vois forte qui disait : voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu Lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus de deuil, ni cri, ni douleur… » (Apoc. 21:2-4) « Faites de Jérusalem le sujet de votre allégresse ! » (Es. 66:10).
-Ils ne devaient ensemencer ni posséder aucune terre : notre but n’est pas de réussir sur cette terre, nous devons « tout faire pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10:31) et travailler dans la moisson du Maître. Nous n’avons rien à récolter dans ce monde, et nous n’emporterons rien de la terre (Lire la parabole du riche à qui le Seigneur dit : « Insensé ! Cette nuit-même ton âme te sera redemandée; et tout ce que tu as engrangé, pour qui cela sera -t-il ? » (Luc 12:20). Le Seigneur désire que nous portions beaucoup de fruit, mais du fruit qui demeure pour l’éternité. « Chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur.Car nous sommes ouvriers avec Dieu, vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu… L’oeuvre de chacun sera manifestée car le Jour la fera connaître, le feu éprouvera de quelle nature est l’oeuvre de chacun… » (1 Cor. 3:8-15). « Celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Gal. 6:8). « La semence, c’est la Parole de Dieu. » (Luc 8:11). « Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent pas sans avoir arrosé et fécondé la terre, ainsi en est-il de ma Parole qui sort de ma bouche : elle ne retourne pas à moi sans avoir accompli avec succès ce pour quoi je l’ai envoyée. » (Es. 55:10-11). « Nous portons ce trésor dans des vases de terre. » (2 Cor. 4:7). « si donc quelqu’un se conserve pur, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son Maître, propre à toute bonne oeuvre. » (2 Tim. 2:21).
Il n’était certainement pas facile pour les Rékabites d’observer ces prescriptions fidèlement, en tout temps et en toutes circonstances, sous le regard interrogateur et peut-être méprisant des israélites. Il fut encore plus difficile sans-doute de refuser l’invitation d’un prophète de l’Eternel ! Cependant ils remportèrent l’épreuve avec succès, obtenant la bénédiction particulière du Seigneur pour leur descendance au cours des âges, et démontrant à tout le peuple ce qui plus que tout est agréable à l’Éternel : l’obéissance à Sa voix ! (1 Sam. 15:22)
Une grande leçon pour nous , dans ce temps où nous pourrions tellement être tentés d’édulcorer les commandements du Seigneur pour ne pas être trop différents de ceux qui nous entourent. Mais la bénédiction de l’Eternel repose sur celui qui garde Sa Parole : « Un homme fidèle, qui le trouvera ? Le juste marche dans son intégrité; heureux ses fils après lui ! » (Prov. 20:6-7) « J’ai été jeune, j’ai vieilli; je n’ai jamais vu le juste abandonné, ni sa descendance mendier son pain. » (Ps. 37:25)
